
Les Rencontres de la Prospective Sportive
04/04
ET SI LES CLUBS S'INTÉRESSAIENT PLUS AUX STRATÉGIES DES MARQUES DE FRINGUE ?
Préparer les Rencontres de la Prospective Sportive ® dont le thème sera : "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?" nous conduit à consulter, interroger, discuter, réfléchir, échanger avec de nombreux interlocuteurs issus du monde du sport bien sûr mais pas que du sport.
Et c'est très, très intéressant !
Un concept qui revient très souvent depuis une petite dizaine d’années estc’est celui de « tiers lieu »
Pour de plus en plus d'acteurs, le tiers lieu semble devoir devenir une voie qui permettrait de re-construire voire de réinventer le sens et l'utilité du club sportif.
De fait, le tiers-lieu peut être une réponse aux difficultés actuelles du monde du sport en favorisant le lien social et la création de communautés. À une époque où le sentiment de fragmentation sociale est fort, le sport redevient un moyen privilégié de créer du lien.
Les tiers-lieu, théorisés par Ray Oldenburg, sont des espaces créés par la communauté, pour la communauté.
Dans le contexte sportif, cela se traduit par des espaces tels que les "running stations", qui servent de point de départ et d’arrivée pour les courses, et offrent aux participants la possibilité de se détendre, de se restaurer et de socialiser...
Ce grand mouvement vers une recréation de lien social est cependant, de plus en plus préempté par le secteur marchand. Des commerces de toutes sortes s'institue tiers-lieux y compris sportif.
Les magasins de marques de sport évoluent pour devenir des espaces communautaires et des lieux de sociabilité.
Par exemple :
- Le flagship de Bandit Running de Tim West à Brooklyn est conçu comme un hub pour la communauté locale des runners, offrant des casiers, un café et des événements. Son slogan est clair : " Amusez-vous→Venez rencontrer vos voisins → Courir quelques kilomètres → Boire du café"
- Les boutiques MAAP, appelées "MAAP Lab", sont considérées comme des "espaces communautaires" et cherchent à personnifier le lieu comme une entité sociale et un acteur de la culture cycliste locale. Leur leitmotiv est clair : "Les MAAP Lab sont nos espaces de rencontre et d'exploration des liens entre culture créative contemporaine et sport. Chaque lieu s'engage à développer l'art et le progrès du cyclisme à travers un réseau transnational de communautés. Venez rouler."
- On se peut aussi citer la stratégie novatrice de Rapha dont un des axes de développement est la volonté de se présenter comme un club cycliste à part entière et ce plus particulièrement autour de lieux éphémères et mobiles - là.
Face à un monde où les gens se sentent de plus en plus seuls, les tiers-lieux dans le sport
offrent des espaces de rassemblement autour d'un intérêt commun, renforçant ainsi le tissu social et répondant à un besoin fondamental de connexion.
Mais il ne faut pas se tromper, si le besoin de lien social, singulièrement dans le sport, est mieux incarné par les commerces que par les clubs associatifs alors quel sera l'avenir des clubs sportifs ?
Le propos ici n’est évidement pas de faire l’apologie du commerce, mais bien de poser les questions de - qui capte l'attention ? - qui organise les activités ? - qui se développe ? - qui croît ? - et qui existe dans le paysage des pratiques sportives ? Et ce, versus ceux qui restent sur leur quant à soi, attendent qu'on vienne à eux, espèrent des subventions pour continuer à vivre...