Division 1 – dixième journée : le point Baseball TV France
Rouen fait un petit break en tête du classement, Montigny se débat pour rester en vie, tout reste ouvert dans le championnat.
Et maintenant ?
Absolument rien n’est joué, et il n’est pas inutile de jeter un œil sur ce qui attend chaque équipe d’ici la fin de saison pour avoir une idée des scénarios possibles. Comparons déjà les calendriers des 8 formations en calculant la moyenne V/D de leurs futurs adversaires. À ce chapitre-là, c’est Sénart qui a le calendrier le plus difficile, puisque ses 5 adversaires ont un pourcentage de .565, devant La Rochelle .511, Montigny .500, Toulouse .489, Rouen .486, Savigny .457, Montpellier .456, Metz .444.
On peut sans-doute diviser alors le championnat en 3 tiers.
Le tiers de ceux qui luttent pour la 1re place.
Avec leur série de 9 victoires d’affilée, les Huskies ont posé leur grosse patte en tête du classement, et ont su faire un petit break, avec deux petits matches d’avance sur Toulouse. Ces deux équipes ont un calendrier relativement favorable, et devraient, sauf effondrement majeur, se qualifier pour les play-offs. Reste à déterminer l’ordre au classement, le Rouen – Toulouse des 20-21 juillet étant probablement décisif à ce chapitre. Si Rouen continue à gagner, la messe sera dite, si Toulouse réussit à renverser la machine, tout sera encore possible. Le tiers de ceux qui luttent pour les play-offs.
Trois équipes pour deux places : Savigny, Montpellier, La Rochelle. Les deux premiers sont – légèrement – en avance sur les Boucaniers et ont un calendrier à priori un peu plus facile. Les Lions sont solides, mais ont du mal à enchainer les victoires. Les Barracudas sont irréguliers, comme en témoignent leurs 8 derniers matches : 5 victoires consécutives, suivies par 3 défaites. Les Boucaniers ont connu un gros trou d’air après leur début de saison canon, (2-9 en 11 matches) et semblent à la recherche d’un second souffle. Petit avantage à Savigny et Montpellier, mais le Barracudas – Boucaniers du 1er septembre pourrait bien être décisif.
Le tiers de ceux qui luttent pour ne pas descendre
Montigny s’accroche. Après un début de saison calamiteux (1-9), les Cougars ont repris des couleurs à leurs 6 derniers matches : 3-3. Mais devant eux, on continue à gagner quelques matches et à garder un peu d’avance. Il est possible que tout se joue dans le quadruple affrontement à venir entre Metz et Montigny, qui représente presque une dernière chance pour les vice-champions 2023, qui ont déjà trois matches de retard sur les messins. Ceux-ci ont le meilleur calendrier jusqu’à la fin de saison, et peuvent se hisser dans le tiers supérieur, s’ils enchainent les victoires. Mais ils n’ont jamais encore gagné un programme double cette saison, et s’ils continuent ainsi, ce sera trop compliqué d’aller chercher la 4e place. Sénart a aussi 3 matches d’avance, mais ne pourra pas traîner en route, avec des matches très compliqués à venir contre les équipes de haut de classement. Donc tout n’est pas perdu pour Montigny, mais la pente est vraiment, vraiment rude.
Nouveaux départs
Quelques changements de stratégie sont apparus dans l’utilisation des lanceurs partants ce week-end. La plus intéressante est à situer du côté de Metz, où l’on semble avoir fini avec l’expérience Ten Eyck (7 starts) comme opener. L’autre jeune français, Launay (4 starts), est lui aussi relégué dans le bullpen. Place est faite à Paredes (2 starts) et Paula (1er start dimanche), alors que Quiroz (2 starts) se voit confier des missions de relève.
Changement aussi, mais sans doute circonstanciel, à Montigny, avec Mastre, pourtant en difficulté depuis le début de saison, qui a connu son 2e start, alors que le principal titulaire de cette mission, Lopez (7 starts) est venu fermer les livres en 9e manche. Il paraitrait pourtant surprenant que Montigny se passe à l’avenir de Lopez comme lanceur partant. C’est plus compliqué pour le 2e match, qui a été partagé entre Rault (4 starts), Grisot-Garbacz (2) et Monbeig (2).
À Rouen, on semble s’orienter depuis vers un duo Prioul (7 starts) – Vincent (3 starts), depuis le retour de blessure du gaucher. Igami qui a été lanceur partant 7 fois depuis le début de la saison, est désormais en relève, avec Mercadier (3 starts).
De la stabilité, on en retrouve à Savigny avec Coste qui est le lanceur qui a commencé le plus de matches 10, et L.Amoros qui a été utilisé 7 fois. L’expérience Romero (2 starts) a tourné court et Orozco (1 start) est plus utile en relève.
Stabilité aussi à Sénart, avec un diptyque Kurima (7 starts) – Nayral (4 starts), alors que Brelle (5 starts) a été positionné en relève.
À Montpellier, la blessure de Couvreur (3 starts) a forcément rebattu les cartes et obligé à tenter des expérimentations avec Brossier, Deleau, Gosselin et Polit, tout crédités d’un départ. Le retour en forme d’Antonac (3 starts) et la fiabilité de Canelon (7 starts) en font désormais les deux choix principaux d’Ozanich, en attendant le retour du jeune prodige.
C’est un peu plus compliqué à Toulouse, avec la blessure de Rojas (6 starts) qui a fait débuter Duquenoy (1) et Garcia-Martinez (2). Laot (7) a été le plus utilisé, et Esposito (2) semble avoir trouvé sa place dans la rotation.
Enfin à La Rochelle, derrière l’inamovible Esteban (8 starts), pas mal d’hésitations : Izquidero a 4 départs, mais semble avoir perdu la confiance de son coaching staff, Escorcha (3) est très utile en relève, alors que la dernière performance de De La Rosa (2), pourrait lui valoir d’autres appels. Perrois a également connu un départ.
Inefficacité
C’était l’affrontement de la journée, et s’il n’a pas déçu au niveau de l’intensité et du suspens, le Montpellier – Rouen a aussi été tellement significatif des faiblesses du Championnat de France. Cela a été particulièrement flagrant sur le match n°1, et cette victoire à l’arraché des Huskies. Du suspens, certes, et des performances remarquables comme celle du lanceur rouennais Thibault Mercadier, entré en 8e manche avec les bases pleines, aucun retrait, et un seul point d’avance pour son équipe et qui a été superbe. Mais au-delà de ce morceau de bravoure, les attaques n’ont pas vraiment fait le travail. 0 en 23 pour les deux clubs avec des coureurs en position de marquer, et 0 en 6 avec les bases pleines. Les points n’ont pas été marqués sur des coups sûrs. Pour Montpellier ce fut à la suite de 2 wild-pitches et d’une erreur, pour Rouen grâce à un BB avec les bases pleines, 2 balles passées et une erreur. Ce qui amène bien sûr aux défenses, encore une fois chancelantes, avec 6 erreurs cumulées par les deux équipes. Et 2 erreurs ont été commises par chacune des équipes dans des manches où des points ont été marqués. Enfin, les lanceurs qui ont souvent manqué la cible, avec un total de 15 buts sur balles (bon, d’accord, 20 K aussi), qui est le 2e plus haut de la saison après les 16 BB de Toulouse – Sénart du 14 avril et le … Rouen – Montpellier du 27 avril. Voilà qui a donc donné un vrai spectacle, mais qui laisse un peu sur sa faim en termes de qualité réelle de jeu.
Veyrassi morne plaine.
De 2017 à 2023, les Barracudas ont cumulé fiche de 58-12 en saison régulière dans leur antre de Veyrassi. Ils n’avaient même perdu qu’une seule fois un programme double (le 30 avril 2017 contre Sénart) durant cette période. Cela va beaucoup moins bien cette saison, 4-6 au Greg Hamilton Park et déjà deux 0-2 encaissés, face à Toulouse et Rouen. Il va falloir resserrer les boulons à domicile.
Juste pour savoir, mais sans vouloir déranger surtout.
Le match La Rochelle – Savigny du 30 avril, gagné 11-3 par les Lions, a été affiché comme forfait pour La Rochelle sur l’excellent site de statistiques de la Fédération. Cela ne change pas grand-chose au championnat, puisque la victoire était acquise aux Lions, même un forfait (le deuxième de la saison pour les Boucaniers après celui du Challenge) peut avoir de l’importance en cas d’égalité. Mais les amateurs de baseball, qui suivent le championnat, qui sont intéressés par ce qui se passe, aimeraient bien savoir la raison exacte. Un tout petit brin d’explication sur le site de la FFBS, ou sur la page de la commission sportive ou de discipline, ou dans la rubrique « documents officiels » de site ffsc.wbsc.org, ça ne coûterait pas grand-chose et ça serait très apprécié par plein de supporters.
Les podiums
Pitching
1. Robinson Mastre (Montigny). On a eu peur quand il a donné un BB au 1er frappeur du match. Mais ensuite, ce fut une master class, avec 18 frappeurs retirés de suite, avant qu’une erreur vienne mettre un peu de pression en 7e manche, dont il a su sortir en faisant frapper un double-jeu. Sa meilleure sortie depuis bien longtemps.
2. Joshua Vincent (Rouen). Il n’est jamais simple de faire taire l’attaque des Barracudas, il y est parvenu pendant 6,1 manches, ne donnant que 3 hits, 3BB et lançant 8 strike-outs.
3. Thibault Mercadier (Rouen). Quelle relève ! 8e manche, un point d’avance, bases pleines, aucun retrait, toutes les statistiques laissaient supposer que dans cet « high leverage situation », le match allait basculer. Surtout après avoir lancé 2 balles à Antonac pour commencer. Mais après, ce furent 9 prises de suite et 3K pour mettre fin à la manche. Énorme.
Batting
1. Pierre Doat (Sénart). Un match de 5 RBI, on ne voit pas ça tous les jours. Alors, certes, son HR a été frappé en 8e manche, quand le match était joué, mais son 3 en 5 a bien remis Sénart sur les rails.
2. Hector Velazquez (Montigny). 4 en 8 dans la journée, mais surtout une grosse prestation dans le match 1 avec un double important frappé après 2 retraits, qui a mis les Cougars sur le chemin de la victoire.
3. Corentin Maimbourg (Metz). Un gros double en début du match 1 contre les Lions a mis les Cometz en tête, même si ce ne fut suffisant. Mais au global, il a parfaitement tenu son rôle en fin de line-up avec un solide 3 en 7 et RBI.
Crédit photo : Benjamin Witte, Club Cometz
(2024), “10eme journée, le point – Baseball TV France“, Baseball TV France, 10 juillet, https://baseballtv.fr/10eme-journee-le-point/