Fédération Nationale des Joinvillais
29/12
Rapport Moral
Le Président
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2024
samedi 14 décembre 2024, NIORT
RAPPORT MORAL du PRÉSIDENT
Chers adhérents Joinvillaises et Joinvillais,
Chers amis,
C’est toujours avec plaisir qu’en tant que simple adhérent d’abord, je me retrouve parmi vous. Mais aujourd’hui ce n’est pas sans émotion que je m’adresse à vous pour la dernière fois au cours de ce mandat, à cette responsabilité que vous m’avez confiée. Mais je vous promets que jusqu’à la dernière minute, je tiendrai le coup.
Je tiens d’abord à vous affirmer que c’est la reconnaissance et la foi dans ce que représente le nom de Joinville, à le faire perdurer à travers notre fédération, et la confiance que j’ai toujours eue en nous, qui m’ont toujours guidé. Et c’est bien une mission qui nous a été implicitement donnée, qui a nourri notre engagement dès lors que nous avons adhéré à ce qui mérite d’être appelé le Mouvement Joinvillais.
Et même si notre effectif et nos moyens ne nous permettent ni de grandes actions, ni de grands projets, il suffit d’entendre le rapport d’activité de notre Secrétaire Générale pour être presque en position de dire : « C’était impossible à faire, alors ils l’ont fait ». Et ce sont bien les mots engagéset ensemble qui resteront à jamais le moteur de cette énergie qui est à la base de notre esprit, nos échanges, nos actions et notre créativité.
En toute logique et respect, mon rapport moral s’exercera sur l’année 2023- 2024 mais tiendra compte de l’année antérieure incluse dans cette mandature présidée par Bruno Guillotin dont à partir du 31 janvier 2022, j’ai assuré un intérim, puis fus par vous élu.
2023-2024, vous aurez dans vos Comités Régionaux conduit les actions qui correspondent à vos activités pérennes, votre engagement fédéral et votre spécificité. Au plan national, nous nous sommes engagés dans les quatre orientations définies dans le plan fédéral très bien élaboré et présenté à l’Agence Nationale du Sport par mon prédécesseur. toutes nos activités, en attestent celles spécifiques à nos Comités Régionaux et celles fédérales du Copil, ont été avec des fortunes diverses, respectées.
Ainsi les 4 orientations dans lesquelles nous nous sommes projetés et qui seront citées dans le rapport d’activités, sont l’apport qui est le nôtre dans la famille du sport français.
Parmi elles, deux importantes ont été majeures : la diffusion de la connaissance, olympique, historique, contemporaine et Joinvillaise, et la périodicité annuelle du Trophée JANUS national qu’après Antibes et Bizanos, nous reconduisons ici, à Niort. Cette mise en valeur du binôme entraîneur-entrainé, est un concept qui nous appartient. C’est la notion d’excellence qui rejoint l’association de l’Ecole et du célèbre BJ, et vous la mettez très bien en valeur dans vos comités avec les Trophées JANUS régionaux.
2024 aura évidemment surtout été l’année des JOP de Paris où nombre d’entre nous, grâce au Ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, ont bénéficié de billets. Bien entendu toutes et tous avons suivi cette édition « à la maison », vibré aux succès de nos athlètes et avons été emplis de fierté pour cette réussite sur tous les plans et d’expérience, je confirme que ce fut exceptionnel. Toujours est-il que les Joinvillaises et les Joinvillais étaient là et que notre Fédération a déjà par deux fois participé au CNOSF à un colloque sur « comment capitaliser et reproduire ce succès ».
En fait, la première année de cette mandature 2020-2024, Bruno Guillotin qui a fait un excellent travail administratif, s’est trouvé confronté aux exigences de la toute nouvelle ANS, en termes d’actions qu’elle consentait à subventionner. C’est ainsi que Bruno demandant à nos CRJ et adhérents(tes) de lui faire des propositions, le projet OLYMPIA d’abord, transformé en SPORT et PAIX ensuite, put être présenté dans le plan fédéral 2021-2024 à l’ANS, être validé, et devenir avec le Trophée JANUS un courant majeur.
Au cours de cette mandature aussi, après la démission de Bruno nous avons adopté un organigramme laissant toute latitude aux 4 chefs de projet de fonctionner et s’entourer comme ils l’entendaient. C’est ainsi qu’un comité de pilotage (le Copil) a été créé pour coordonner nos 4 orientations fédérales. Mais faute d’avancées significatives dans tous les secteurs, le Copil n’a pas fonctionné. Cela n’a pas empêché des actions d’avoir lieu dans les 4 secteurs, mais pour plus de fluidité une autre configuration est à trouver.
Toujours est-il que notre Fédération a bougé, été active et réactive dans la perspective des JOP de 2024 à Paris, et qu’elle est à sa juste place, dans la famille du sport français.
Nous avons des problèmes récurrents : notre effectif en baisse, nos finances des plus maigres, un manque de moyens humains et matériels, une communication insuffisante, des Comités presque au point mort. Des chantiers dans bien des domaines sont à ouvrir
En externe, les Joinvillais ont souvent eu du mal à être pris au sérieux, à être considérés même auprès de leur institution d’origine que sont les Armées. Auprès du CNOSF et du MJS, cette attitude a disparu. Mais la seule assurance pour que cela ne change pas, est que la FNJ soit toujours active, capable de progresser et d’apporter dans le système.
Or au-delà de tout il en va essentiellement de l’humain et comme en toute association, notre fonctionnement ne sera jamais lié qu’à un problème de personnes. Dès lors c’est
en interne que nous avons des problèmes et je ne saurais passer sous silence ce constat qui est une difficulté de mobilisation et de cohésion aussi perceptible voire avérée au niveau régional que fédéral. Il y a un déficit de cohésion fédérale qui nous fait rendre 3 500 € à l’ANS cette année par manque de réponses à l’appel à projet. Compte-tenu de la subvention qui nous est allouée, notre crédibilité en est écornée. Avec ce plus que procure l’intérêt et le plaisir d’être ensemble dans des projets communs, et de progresser nous-mêmes en faisant avancer nos idées avec, et pour, notre fédération, nous devons être à la hauteur de l’enjeu. Et cette détermination est absolument nécessaire dès lors que si peu nombreux nous avons l’ambition de couvrir tout le territoire de notre légitime et si ouvert Mouvement sportif Joinvillais.
Face à ces dérives, valses hésitations, et oppositions affichées à l’égard de la gouvernance, nous nous sommes mis en devoir de nous poser les vraies questions dès lors qu’elles s’imposaient avec acuité. C’est ainsi qu’issues d’un groupe de réflexion principalement composé du bureau fédéral et des 4 chefs de projet, des propositions aboutirent à une Consultation Nationale pour que le « peuple » Joinvillais choisisse l’orientation qui se résumait à être une amicale ou une fédération et le type de gouvernance qu’il souhaitait. Celle nationale fédérale en vigueur ou celle de la gouvernance des Comités Régionaux, une cellule nationale traitant tout de même les tâches à l’instar d’un personnel administratif et financier dirigé par des bénévoles dans les grandes fédérations. Cette cellule était donc fondée à être une sorte de conciergerie.
Les résultats de la Consultation Nationale ont été sans appel : les Joinvillaises et Joinvillais consultés par le biais de leurs comités régionaux, ont majoritairement opté pour que dans l’avenir :
1 – La FNJ reste une fédération unie et maillée par ses Comités Régionaux.
2 – Que la gouvernance demeure au niveau national dont l’exécutif qu’est le CD n’est jamais composé que des dirigeants régionaux et la démocratie respectée.
J’ai tenu et c’est important à bien faire apparaitre qu’au cours de cette mandature, nous nous sommes sérieusement penchés sur l’avenir de la Fédération. Et, à la croisée des chemins qui auraient pu être empruntés, la volonté des joinvillaises et des Joinvillais s’est clairement exprimée confirmant sa confiance en notre association dans sa configuration fédérale actuelle, en ses dirigeants et en sa continuité.
J’ai voulu aussi dans ce rapport moral, mettre l’accent sur quelques aspects de cette période quadriennale qui s’achève et qui s’est passée en deux temps : celui de la fin des 9 premiers mois passé avec Bruno dont on peut louer le travail d’écriture et réécriture statutaire, notamment le cahier des charges, ayant dû supporter la période du Covid, dans cette présidence qui aura duré un peu plus de 8 ans où il a su nous représenter et parfois intervenir auprès des institutions, notamment dans l’affaire la plus glauque que nous ayons eu à traiter en termes d’incivilités, l’affaire Merckel. Puis vint la période qui après le départ de Bruno nous a plongé dans la difficulté, dont Elisabeth et moi vous dressons le bilan aujourd’hui. Mais ce dont j’ai surtout voulu faire prendre conscience dans ce rapport, c’est que les Joinvillais, nous sommes résilients. Que dès lors que nous nous y mettons ensemble, nous sommes capables de surmonter nos difficultés et d’avoir la volonté d’aller un pont plus loin. Et c’est ce que nous avons fait.
Certes nous avons des problèmes en interne, mais ce type de problèmes m’amène à dire que puisque nous avons ceux-là, c’est que ça marche. C’est que dans son effervescence, notre fédération n’est ni plus ni moins atypique et compliquée que celles de grande envergure avec ses conflits, ses esprits chagrins et nos sempiternels égos. Oui, comme en toute collectivité il en va à la FNJ de la richesse des relations humaines.
Mais puisque nous arrivons au bout d’une mandature, permettez-moi, connaissant la mission et la charge, de rendre hommage à ceux qui m’ont précédé : Bruno Guillotin, Jacques Fanchini, Christian Blareau, Rudolphe Roger qui lui, sera resté 10 ans, et le colonel Georges Ladevie, pour m’arrêter à ceux que j’ai connus, les plus anciens étant désormais entrés dans cette histoire associative qui démarra en 1932. Et il convient de ne pas oublier celles et ceux nombreux qui les ont accompagnés, sans lesquels ils n’auraient su exister à ce titre et faire perdurer avec eux la grande Histoire de Joinville.
Je ne saurais citer nommément tous ceux et celles qui le méritent mais je ne puis m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour le lieutenant-colonel Robert Taurand, ce magnifique soldat couvert de gloire, 1er commandant du BJ lorsque celui-ci intégra l’EIS de Fontainebleau en 1967 qui, m’interpella si vivement en 2005 que je ne pus qu’accepter de prendre à mon corps défendant – j’étais alors directeur à la préparation olympique française – la présidence de la FNJ. Que dire de son mentor le colonel Gérard Dupont, patron du BJ avant lui, à Vincennes ? Il fut une référence absolue qui passa par Pau-le-Hameau. Ces deux officiers ont servi avec honneur au cours de la 2è guerre mondiale – Robert Taurand plusieurs fois prisonnier, évadé – en Indochine et en Algérie.
Je n’omettrai certainement pas le colonel Jacques Bouillot qui fut le plus charismatique des commandants du Bataillon d’Antibes à Antibes, qui fut le chef du 1er des chars de la 2è DB lorsqu’elle entra dans la ville de Strasbourg pour la libérer.
Il est stupéfiant de constater que des hommes de cette trempe, qui ont connu l’indicible, ont été d’ardents militants de notre association. Lors, si en conscience, nous savons recevoir leur message qui, au travers du sport, n’est fait que d’espoir, nous devons en être imprégnés et forts de notre charte, continuer la mission Joinvillaise qui est bien celle des valeurs éducatives et républicaines de notre pays.
Dans cette catégorie d’officiers supérieurs authentiquement Joinvillais, engagés, militants, je citerai enfin, certain d’en oublier, le tonitruant colonel Louis Winger de l’ancien comité d’Aquitaine, et le colonel Guy Alftermeyer qui fut l’excellent second président du comité Paca-Corse-Monaco. Ils ne sont plus là et quand même toujours là, comme l’aura si bien exprimé Jean d’Ormesson dans une de ses plus belles maximes :
« Il y a une chose qui ne disparaitra jamais, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants »
Vient enfin pour moi l’heure de vous remercier chers membres du Comité Directeur, d’avoir été courageux et téméraires à avoir travaillé avec moi qui, formaté en homme de challenge, ma propension à faire bouger les lignes, mon souci de perfection ont pu vous être insupportables et si j’ai pu froisser, agacer, ce n’est ni la faute à Voltaire, ni la faute à Rousseau, ni peut-être même à JMO, mais à l’exigeante dame Joinville, car il n’y avait rien de personnel en cela.
Et vous remercier surtout celles et ceux connus et ceux qui œuvrent dans l’ombre, font marcher les Comités, conscient que vous êtes un petit nombre et en êtes les piliers.
Je ne saurais citer tout le monde mais je tiens à énormément remercier Elisabeth qui a tenu si longtemps la maison, maîtresse femme, mais poutre maitresse de notre édifice fédéral s’il en est. Ni sportive et surtout pas militaire, plus Joinvillaise qu’elle tu meurs ! C’est une extra-terrestre ! Et j’associerai notre cher TG Guy Sans qui, lui, a tenu les comptes avec la modestie et l’efficacité de l’organisateur de la Ronde de l’Isard qu’il est.
Je vous souhaite à toutes et tous un séjour agréable et fructueux au cours de ce congrès, croyez que j’aurais plaisir à souhaiter bons vents à la future équipe quand elle sera élue, et c’est très sincèrement que je vous remercie de votre attention.
Jean-Michel OPRENDEK