Le coût du centre aquatique olympique (CAO) de Paris-2024, à Saint-Denis, qui va être attribué à un groupement mené par Bouygues, a été réévalué à la hausse, à 174,7 millions d'euros contre 113 selon un précédent budget, sur fond d'incertitudes liées à la pandémie de Covid-19.
La hausse n'est pas anodine. "Plus de 50 millions de dépassement dès maintenant... ça promet", a twitté le "comité de vigilance Paris 2024 de Saint-Denis", un collectif de citoyens critique de l'organisation des Jeux olympiques.
La hausse, annoncée mercredi par la Métropole du Grand Paris (MGP), le maître d'ouvrage du CAO, qui a dévoilé le projet et son attribution à un groupe d'entreprises mené par Bouygues, est due à plusieurs facteurs. D'une part, elle résulte d'une actualisation pour tenir compte du marché du BTP en Ile-de-France et de l'inflation jusqu'en 2024, le précédent budget se fondant sur un euro à valeur 2016.
A ce stade, le coût du CAO s'élève en lui-même à 147 millions d'euros, auxquels il faut ajouter le montant de l'espace supplémentaire et sept millions pour des travaux de démolition et de dépollution du chantier, situé en face du Stade de France. Le tout hors taxes, précise-t-on à la Solideo.
Au total, le budget d'investissement des JO doit s'élever à 3 milliards d'euros, dont 1,5 milliard de financements publics (Etat, région Ile-de-France, Seine-Saint-Denis, ville de Paris, MGP) en valeur 2016, selon un protocole financier signé en juin 2018. Le budget d'organisation, financé par des fonds privés, s'élève lui à 3,8 milliards d'euros à ce stade.
Le choix du groupement mené par Bouygues, qui était en concurrence avec Vinci, doit être approuvé le 15 mai par un vote du conseil métropolitain de la MGP, qui regroupe Paris et 130 communes.
A l'intérieur, deux bassins en un, sur une longueur de 70 mètres, séparés par une plateforme mobile censée permettre de diversifier les usages après 2024.
Durant les Jeux, l'enceinte de 6.000 places assises (2.500 après les JO) est prévue pour accueillir les phases qualificatives de water-polo, la natation artistique et le plongeon. Mais pas la natation, dont les épreuves seront organisées sur la même zone, dans un bassin couvert et démontable, entouré de tribunes éphémères (15.000 places) et de deux bassins d'entraînement provisoires. Ce choix avait été acté par les acteurs publics au printemps 2018, pour limiter la facture publique du CAO, toutes les installations provisoires pouvant être financées par le Comité d'organisation des JO, qui repose sur des fonds privés.
arb/jde
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