Hand News 09/01
Mondial 2017 | Les joueurs à suivre 1/2
Le Mondial 2017 commence mercredi et à cette occasion, Handnews vous propose le premier volet de son tour d’horizon des joueurs qui n’ont pas le statut d’un Nikola Karabatic ou d’un Mikkel Hansen mais qui disputent leur première compétition internationale et qui risquent bien de faire parler d’eux pendant ces deux semaines de compétition.
Groupe A
Pologne – Tomasz Gebala (Wisla Plock – 21 ans), Maciej Gebala (Wisla Plock – 22 ans), Adam Morawski (Wisla Plock – 22 ans), Pawel Niewrzawa (Gdansk – 24 ans), Arkadiusz Moryto (Lubin – 19 ans)
Il était plus que temps que la Pologne rajeunisse ses troupes et le départ à la retraite des anciennes gloires conjugé aux blessures des cadres restants à obligé Talant Dujshebaev à puiser dans le vivier polonais.
Les frères Gebala, Tomasz (arrière gauche) et Maciej (pivot) vont vivre leur première compétition internationale avec l’équipe sénior après avoir été les portes étendards de la Pologne dans les catégories jeunes et juniors, sans que ce soit forcément couronné de succès. Passés par Magdeburg pour acquérir de l’expérience, ils sont revenus au pays cet été du côté de Plock qui a misé sur eux suite à la volonté du président du club de moins s’appuyer sur les joueurs étrangers après le départ de Manolo Cadenas. Talant Dujshebaev devrait leur confier de grandes responsabilités sur ce Mondial au vu des matchs de préparation de la Pologne et des blessures des cadres (Kamil Syprzak et Mariusz Jurkiewicz).
Egalement membre de la nouvelle génération polonaise du Wisla Plock, Adam Moraswki est le grand espoir au poste de gardien de but, et en l’absence du titulaire Piotr Wyszomirski (blessé), il va prendre du galon plus rapidement que prévu. Performant en matchs de préparation, reste à voir si Talant Dujshebaev lui fera plus confiance qu’au vétéran Adam Machler.
Comme les frères Gebala, le demi centre Pawel Niewrzawa a déjà effectué un passage en Bundesliga, du côté de Lübbecke où il a eu du mal à s’imposer entre 2012 et 2014. Après une saison 2015-2016 presque vierge suite une blessure au genou, il est revenu en pleine forme du côté de Gdansk, son club formateur, et a convaincu Talant Dujshebaev d’en faire le remplaçant de Lukasz Gierak à la mène.
Benjamin de l’équipe, on devrait peu voir Arkadiusz Moryto, mais le remplaçant de Michal Daszek aura du talent à revendre puisqu’il martyrise les gardiens du championnat polonais depuis déjà deux ans tout en rappelant un certain Timur Dibirov dans le style.
Maciej Gebala
Russie – Dmitrii Kiselev (St Petersburg – 22 ans), Alexander Shkurinskiy (Krasnodar – 21 ans)
Les temps changent en Russie. L’époque où tous les jeunes prometteurs du pays jouaient sous les couleurs de Chekhov est bien révolue, les joueurs de Maximov étant d’ailleurs en minorité en équipe nationale, les joueurs russes s’exportant de plus en plus. Il n’est donc pas surprenant de retrouver deux joueurs de clubs de seconde zone du championnat russe parmi les joueurs les plus prometteurs du pays.
La Russie a pris la bonne habitude de faire éclore un jeune joueur par an. Alexander Dereven en 2015, le pivot Gleb Kalarash en 2016 et l’année 2017 risque bien de mettre en lumière Dmitrii Kiselev. A seulement 22 ans, l’arrière droit russe a déjà deux campagnes de Ligues des Champions et deux campagnes de coupe EHF sous le bras et il semble enfin arriver à maturité avec son club formateur. Il a d’ailleurs fait forte impression lors des matchs de préparation, au point de rapidement renvoyer à la maison Aleksandr Kotov, son concurrent sur le poste, également âgé de 22 ans et joueur de Chekhov. Lors du mondial, il sera théoriquement remplaçant du vieillissant Sergei Shelmenko et devrait donc recevoir un temps de jeu intéressant.
Alexander Shkrurinskiy est la surprise du chef côté russe. Impressionnant lors de la préparation, l’arrière gauche/demi centre longiligne (1m90/78kg) sera visiblement le joker du sélectionneur Torgovanov puisque dans la hiérarchie il se situera derrière Gorbok et Dereven sur le poste d’arrière gauche, et derrière Zhitnikov et Atman sur le poste de demi centre. Peu de temps de jeu en vue donc, mais du talent plein les mains.
Brésil – Guilherme Torriani (Estrela de Guarulhos – 17 ans), Gabriel Jung (Barcelone B – 19 ans)
Les années passent, et le Brésil continue de lancer des jeunes de plus en plus talentueux. Après José Toledo, Joao Silva ou encore Thiagus Petrus, le nouveau sélectionneur brésilien a décidé de lancer dans le grand bain deux très jeunes pousses.
La seule apparition de Guilherme Torriani sur les radars du handball international remonte à cet été lors du Mondial Jeunes. Membre le plus jeune de la sélection brésilienne, il n’a pas spécialement brillé mais il semble avoir toute la confiance de Washington Nunes, le sélectionneur brésilien, qui lui a confié l’aile gauche brésilienne, en compagnie de Claryston (24 ans). Il a bénéficié d’un temps de jeu intéressant lors de la préparation et devrait être l’attraction à suivre côté Brésil.
Malgré un Mondial Jeunes en demi teinte, l’arrière droit Gabriel Jung a attiré l’oeil de Barcelone qui l’a recruté pour son équipe B, comme un certain Joao Silva il y a trois ans. Encore brut de décoffrage, il aura tout le temps d’apprendre derrière José Toledo et le fantasque Oswaldo Guimaraes.
Japon – Shinnosuke Tokuda (University of Tsukuba – 21 ans)
Shinnosuke Tokuda est la petite merveille nippone qui est sensée enfin permettre au Japon de s’installer durablement sur la scène internationale. Coaché depuis quelques mois par Antonio Ortega, puis par Dagur Sigurdsson à partir de l’été prochain, le petit arrière droit (1m78) va pouvoir exploiter tout son potentiel. Dévastateur avec les équipes jeunes et juniors, il sera désormais intéressant de le voir se frotter au haut niveau international où son physique léger pourrait poser problème.
Norvège – Eivind Tangen (Midtjylland – 23 ans), Torbjorn Bergerud (Holstebro – 22 ans)
Son nom ne vous dit probablement rien, mais vous avez forcément déjà vu Eivind Tangen à l’oeuvre alors qu’il n’avait que 16 ans avec son fameux changement de main sur jet de sept mètres. L’espoir norvégien a bien grandi et malgré un temps d’adaptation au haut niveau, il a désormais toute sa place en équipe nationale derrière les inamovibles Kent Robin Tonnesen et Harald Reinkind. Ca tombe bien, le second est forfait pour le Mondial, ce qui devrait permettre à Tangen de montrer qu’il est devenu plus qu’un joueur Youtube.
Dans le top 3 des meilleurs gardiens du championnat suédois la saison dernière lorsqu’il portait les couleurs de Lugi, Torbjorn Bergerud a choisi de relever le challenge du championnat danois cette saison avec Holstebro. Il n’y brille pas autant qu’en Suède mais son talent reste perceptible au premier coup d’oeil. Lancé chez les séniors à 18 ans, Torbjorn Bergerud va jouer sa première compétition internationale en tant que numéro deux, derrière le monument Ole Erevik.
Groupe B
Macédoine – Filip Taleski (Rhein Neckar Löwen – 20 ans), Marko Neloski (Metalurg Skopje – 20 ans)
Continuellement en reconstruction autour de l’increvable Kiril Lazarov, la Macédoine espère bien se stabiliser avec comme objectif les Jeux Olympiques de Tokyo et un certain Lino Cervar en guise de capitaine du navire. En tant que coach du Metalurg Skopje, fournisseur officiel de talents macédoniens depuis des années, le Woody Allen croate était le mieux placé pour mener cette périlleuse mission à bien. Le Mondial va donc servir à poser les fondations du futur, qui s’articulera très probablement autour des deux artilleurs Filip Taleski et Marko Neloski.
Alors que Filip Kuzmanovski (20 ans) avait fait une belle impression lors de l’Euro en janvier dernier, il sera absent de ce Mondial pour cause de blessure à la main. C’est donc l’occasion rêvée pour Filip Taleski de prendre don envol. La dernière pépite du handball macédonien s’est d’ailleurs mise d’accord avec les Rhein Neckar Löwen pour les rejoindre dès la fin du Mondial, et le staff de Nikolaj Jacobsen compte bien en faire l’une de ses stars de demain.
Compère de club et des sélections jeunes et juniors, Marko Neloski a toujours marché dans l’ombre de Filip Taleski mais si Lino Cervar lui offre du temps de jeu, il devrait pouvoir montrer que le talent est également présent chez ce beau bébé de 2 mètres pour 100 kilos.
Filip Taleski Crédit photo : SEHA League
Islande – Geir Gudmundsson (Cesson-Rennes – 23 ans), Arnar Freyr Arnarsson (Kristianstad – 20 ans)
Pour sa première compétition à la tête de l’Islande, Geir Sveinsson a décidé de continuer le process de rajeunissement suite à la retraite progressive des membres de l’épopée argentée des Jeux Olympiques de 2008. Avec Atlason, Gustavsson, Hallgrimsson et Sigurdsson comme seuls rescapés, le technicien islandais a décidé d’incorporer du sang neuf et talentueux dans une sélection qui a du mal à porter son héritage.
Débarqué sur la pointe des pieds à Cesson-Rennes cet été, l’arrière droit Geir Gudmundsson est toujours en phase d’adaptation dans l’équipe de Yérime Sylla mais il représente l’avenir au poste en sélection nationale. Lors de ce Mondial, il sera au relais de d’Asgeir Hallgrimsson tandis que Runar Karason fera la navette entre les postes d’arrière droit et d’ailier droit. Son temps de jeu ne devrait pas être énorme, mais il sera intéressant de vérifier si il est déjà capable de marcher dans les pas d’un certain Olafur Stefansson.
Fils spirituel de Robert Gunnarsson, Arnar Freyr Arnarsson est bien parti pour faire honneur à son aîné. Arrivé à Krisitanstad de son Islande natale cet été, le pivot islandais s’est déjà fait remarquer en Ligue des Champions et il a une vraie carte à jouer sur ce Mondial puisque la concurrence est plus qu’ouverte face à des joueurs sur le déclin comme Kari Kristjansson ou Vignir Svavarsson.
Espagne – David Balaguer (Nantes – 25 ans)
Il y a eu Valero Rivera, il y a désormais David Balaguer. Tremplin officiel des ailiers espagnols, le H a permis à David Balaguer de faire son trou en sélection nationale grâce à ses belles prestations en Starligue. Remplaçant du capitaine Victor Tomas, l’ailier nantais devrait avoir du temps de jeu en phase de poule pour montrer qu’il est plus qu’une simple rotation et peut apporter des solutions à Jordi Ribera dans les matchs serrés.