Sport24 10/10
Pour Andy Murray, la place de n°1 n’est plus un mirage - Fil Info - ATP - Tennis
L’Ecossais qui a remporté, à Pékin, son cinquième tournoi de l’année enchaîne avec ambition avec Shanghai où il retrouvera Novak Djokovic, n°1 mondial affaibli.Les choses bougent, même lentement, au sommet du tennis mondial. Pour la première fois depuis treize ans, ni Rafael Nadal (qui a reculé d’une place pour glisser au 5e rang), ni Roger Federer (blessé et coincé au 7e rang) ne figurent parmi les quatre meilleurs joueurs mondiaux. Et pour la première fois depuis longtemps, Novak Djokovic voit, dans son dos poindre une menace. Depuis des semaines, son soleil est voilé. Le Serbe ne compte plus que 1.555 points d’avance sur Andy Murray, son dauphin au sommet du classement ATP. Impensable il y a quelques semaines…Au plus fort de sa domination, au soir de son premier à Roland-Garros, le 5 juin dernier, Novak Djokovic intouchable comptait 8035 points d’avance sur l’Ecossais. Rien ne semblait en mesure de le faire dérailler. Maître de la planète tennis, le démoniaque Serbe rêvait d’une saison au plus que parfait qui lui aurait permis de réaliser le Grand Chelem calendaire (oublié sur le circuit masculin depuis Rod Laver en 1969), voire le «golden slam» (les quatre tournois du Grand Chelem et le titre olympique, comme Steffi Graf en 1988). Avant d’être foudroyé par une cascade de désillusions. Eliminé à la surprise générale au 3e tour à Wimbledon (par l’Américain Sam Querrey), il a ensuite vu son défi olympique se dissoudre dès le 1er tour dans la touffeur de Rio, sorti par le revenant Juan Martin Del Potro, avant de s’incliner en finale de l’US Open (contre Stan Wawrinka) et de disparaître. Pour se reconstruire physiquement (épaule et coude droits touchés) et moralement (il a récemment fait état de problèmes personnels ayant altéré sa motivation et sa détermination).Avant de reprendre la compétition à Shanghai, Novak Djokovic a avoué : «Les trois derniers mois ont été marqués par des hauts et des bas. Je ne ressens plus cette joie intérieure de jouer. Donc ma priorité est désormais de retrouver avant toute chose cette joie intérieure, de me sentir heureux sur le court. Tout le reste arrive en second (…) Evidemment, à chaque fois que j'entre sur le court c'est pour donner le meilleur en vue de la victoire. Mais je n'ai plus cette pression d'accomplir dans ma carrière des choses que je n'ai pas déjà accomplies, parce que je peux être fier et reconnaissant des résultats que j'ai déjà obtenus. » Le rouleau compresseur, le stratège au sang-froid est, en l’espace de quelques semaines, brutalement redevenu humain. Et dans le même temps, son faux jumeau (ils ont 29 ans, et ne sont séparés que par une semaine) Andy Murray n’en finit plus de s’affirmer.Faire échouer DjokovicEn juin, Ivan Lendl, qui lui avait permis de coiffer ses premières couronnes majeures (l’or des JO de Londres, US Open 2012, Wimbledon 2013) après quatre finales de Grand Chelem malheureuses, avait, de retour aux côtés de Murray avait planté l’enjeu de l’alliance : «faire échouer Djokovic». Depuis, l’Ecossais, dans la foulée d’une Coupe Davis remporté presque tout seul a disputé trois des quatre finales de Grand Chelem en 2016 (dominé par Djokovic à Melbourne et à Roland-Garros, titré à Wimbledon, avant de conserver l’or olympique à Rio de Janeiro) et n’a enregistré que deux ratés, une élimination surprise à l’US Open (en quarts de finale et en cinq sets contre Kei Nishikori) alors qu’il venait de revêtir les habits du favori et une défaite contre Juan Martin Del Potro (dans le cadre de la revanche de la finale olympique) qui a précipité, à Glasgow, la défaite de la Grande-Bretagne contre l’Argentine en demi-finale de Coupe Davis.Murray a disputé neuf finales en neuf mois. Il a, à Pékin célébré un cinquième titre cette année (après Rome, le Queen’s, Wimbledon et le tournoi olympique de Rio ; son record de six titres datant de 2009), le quarantième de sa carrière (quatrième joueur en activité le plus titré derrière Federer 88, Nadal 69 et Djokovic 66). « C’est très positif et j’espère que vais pouvoir finir la saison très fort. » Après Shanghai, il a notamment rendez-vous à Paris (BNP Paribas Masters, du 31 octobre au 6 novembre) et à Londres (Masters, du 13 au 20 novembre). S’il parvenait à prolonger la dynamique, il pourrait se retrouver en position de s’emparer de la première place mondiale lors du premier trimestre de la saison 2017, Djokovic ayant lors de cette période une montagne de points à défendre avec des titres à l’Open d’Australie, Indian Wells et Miami, notamment. Son, frère Jamie, a occupé la place de n°1 mondial en double. Pour Andy Murray, la place de n°1 n’est plus un mirage…