Rugby Nistere 26/07
ABRF 2017 - Notre envoyé très spécial a remis le trophée de meilleur joueur à Rodolphe Lafond
Egalement arbitre remarqué à de nombreuses reprises en Midi-Pyrénées, le premier stagiaire de l’histoire du Rugbynistère a repris la plume après quelques heures de récupération. Interview du meilleur joueur de la compétition puis récit de son week-end épique.
Rodolphe Lafond, 21 ans, joue en Espoirs au Stade Français. Il a été élu meilleur joueur du tournoi des Iguanes sur l’ABRF 2017.
Rodolphe, trois jours après un titre sur l’Anglet Beach Rugby Festival, quelles sont les retombées économiques pour les Daniel’s, et surtout, n’est-ce pas trop dur à gérer à 21 ans ?
Ouffffff ! Je te dis même pas à quel point c’est dur à gérer. La prime de victoire du tournoi était énorme, au même titre que les droits TV ! Sérieusement, on a surtout gagné le droit de revenir l’année prochaine, tout simplement.
A titre personnel, je ne suis qu’arbitre sur l’ABRF, et j’ai encore des courbatures sur les membres inférieurs – bon, certes, je performais plus sur la piste de danse... Mais courir sur le sable comme vous le faites toute une journée, c’est pas du masochisme ?
C’est vrai que pour les cannes, c’était très dur sept matches dans la journée, d’autant que dans le sable, c’est toujours usant pour les organismes. Mais bon, vu les performances de danse le soir même, je me dis que tous les joueurs de l’équipe en avaient encore sous le pied. Haha !
Ton statut Facebook indique une relation amoureuse en « C’est compliqué ». C’est dû à quoi ? Parce qu’avec un tel patronyme, un tel physique et des qualités rugbystiques telles que celles que tu as montrées… au final, le point noir, ça serait pas le prénom ?
T’as tout compris ! Le prénom est difficile à porter alors faut bien que je me démerde autrement… Je me rappelle d’une fois, une nana qui m’a dit « Tu es un beau garçon Rodolphe mais… pourquoi ce prénom ? » Fin de l’histoire !
Tu préfères : gagner le Beach en étant élu meilleur joueur du tournoi ou être champion de France sans entrer en jeu ?
Champion de France sans entrer en jeu ! Peu m’importe d’être élu joueur du tournoi, parce que de toute façon, si j’ai reçu ça, c’est que toute l’équipe a joué à un très bon niveau, sinon on n’aurait pas gagné le tournoi.
Bon, j’avoue j’ai un peu été pris au dépourvu quand on m’a annoncé qu’il fallait élire le meilleur joueur le vendredi soir. Heureusement Beñat Larzabal est plus compétent que moi. Par contre, il a fallu que je fasse don de mes espadrilles pour une remise officielle du trophée. Tu peux nous raconter leur nuit du sacre ?
Alors leur nuit de sacre fut très simple. Il a fallu évidemment s’arrêter manger pour se restaurer après cette belle journée. Puis on s’est tous rendu à Biarritz car on s’est dit que nous devions étancher nos soifs et nos gosiers secs. Il a donc fallu rafraîchir tout le monde, et il paraît que pour cela il y a une boisson qui ressemble à de l’eau mais qui est en fait un peu plus piquante que celle-ci… Je tairais volontairement le nom de cette boisson. Je pense que tes espadrilles ont passé une bonne soirée !
On se revoit l’année prochaine ou vous rentrez vous aussi dans une pré-retraite à l’instar de la Peña ZoZom ?
Bien sûr qu’on se revoit l’année prochaine ! Et je vais même te dire : jusqu’à ce que l’on ne puisse plus bouger et qu’on ait les genoux dans la boîte à gants, ce beach est top dans son ensemble et c’est vraiment un super week-end chaque année. La Peña, ils l’ont gagné 5 fois, je crois qu’ils ont le droit de se reposer maintenant !Légende : Un joueur a essayé de subtiliser le titre de meilleur joueur dans la journée
ABRF 2017 – Le compte-rendu à la minute près par notre envoyé TRES spécial
J’ai vu du monde, du beau monde parfois même, sur la plage des Sables d’Or, théâtre de l’Anglet Beach Rugby Festival trois jours durant. Cette année, la Peña ZoZom avait décidé de se reposer et d’enfin laisser les jeunes louveteaux se tailler le morceau de gras entre eux. Personne n’a été déçu en terme de rugby. J’ose pas aller courir sur le terrain en herbe, alors pour vous dire sur le sable ce dont sont capables les autochtones basques ! Ahurissant.
Les Daniel’s sont donc venus à bout des Bonobos au terme d’une finale maîtrisée. Voilà pour le côté sportif, dont je me fiche pas mal au final. Non, laissez-moi vous raconter mes journées, autrement moins intéressantes. Les heures sont données à titre indicatif et n’ont rien d’officiel. Comme tout ce que vous allez lire ci-après d’ailleurs.
Samedi - 9h17. Après un éprouvant vendredi soir - c’est la voiture, ça fatigue, surtout quand tu dors dedans – le petit-déjeuner des chefs de plateau donne des forces à tous les officiels. Stella Carpenter, influenceuse et speakerine du tournoi, a troqué sa longue robe rouge pour une robe blanche, qui fait ton sur ton. Premier tour à la buvette !
10h42. On termine le quatrième match sur le terrain 2, les chefs de plateau sont encore contents, les arbitres presque occis, et les joueurs toujours de bonne humeur. « Pourvu que ça dure… » m’enquerrai-je. Stella Carpenter est toujours là.
12h57. Le repas commence. Certains le prennent solide, d’autres liquides. Les seconds ne se donnent évidemment aucune chance d’aller au bout du Tournoi des Iguanes, mais la politique sportive paraissait définie bien à l’avance.
14h12 – 17h36. Le terrain 2 est un peu déserté, et me voilà à arbitrer une douzaine de rencontres avec un collègue qui n’était pas prévu au début. Le tournoi Philippe Mercader (les filles donc !) a commencé entre-temps. Du coup, au bout de quelques matches, les joueuses en ont marre de se coltiner la même paire d’arbitres. La réciproque n’est pas forcément vraie. Sur le terrain 1, l’émulation continue avec les phases finales féminines qui voient Thomas C. faire gagner les filles de Florian M. devant un parterre de Basques en délire. Les Parisiennes des Seventise payent là un nom choisi à l’emporte-pièce et rétrograde. Dommage.
21h12. C’est l’heure de la fin du monde normalement. TOUS A BUGARACH. Non, c’est bon, la buvette recharge en sirop de pêche pour tous ceux qui n’aiment pas le demi-menthe. Par contre, ça s’excite un peu sur le terrain. Les arbitres sont dans le rouge, et subissent les foudres de joueurs atteints subitement de championnite. La règle de la valise – pas RTL malheureusement – est directement visée. World Rugby est informé. Stella Carpenter commence à trouver le temps long et la buvette nous rappelle.
Faille spatio-temporelle jusqu’au dimanche matin. Pêle-mêle les infos à retenir de la soirée : j’ai marché sur Pampelune pour la deuxième fois consécutive - un arbitre aux yeux fatigués (surnommé chinois) s’endort en boîte – l’AS Bayonne au sommet de son art – retour furtif de la tecktonik.
Dimanche – 8h03. Départ fictif.
10h52. Départ réel (pour cause de panne de réveil à l’heure ci-dessus). J’ai horreur d’être en retard et m’en veux terriblement. Je me rattraperai ce soir.
14h28. L’arbitre aux yeux fatigués ne semble pas avoir assez dormi en boîte et regagne un transat. Bon, je l’accompagne, histoire de pas le laisser sombrer à nouveau. Thomas C. et Quentin L. sont dans le coup. Pas Romain P. qui a vécu une fin de soirée difficile la veille. #ASB
16h27. HISTORIC SELFIE.
18h(brouettes). Le Haka clôture de manière officielle l’aspect rugby de l’ABRF. Les Légendes ont assuré le spectacle au profit de l’association « La tribu des petits lutins » et tout s’est passé à merveille lors de cette dernière journée…
19h34. Je me souviens la promesse de 10h52, et commence à me rattraper du retard pris à l’allumage. Une soirée de clôture comme si j’avais 18 ans, seulement rattrapé le lendemain (et encore ce jour) par des courbatures… comme si j’avais 70 ans.
Je souhaite ici remercier toute l’équipe de l’organisation, Pierre Nouqueret et Florian Mercader en tête de file pour leur invitation chaque année, mais également mes compagnons de fortune (ou d’infortune c’est selon), Thomas C., Arnaud B, Philippe S., Anthony V. (bien qu’il ait été plus souvent avec Miss CBL) qui se reconnaîtront probablement. Une célèbre chanson disait « On est bien dans le 17 », je peux vous affirmer qu’on est pas mal dans le 64. Adishatz.