Sport24 12/01
Seydoux au Figaro: «Lille est prêt pour un nouveau cycle avec Gérard Lopez» - Fil info - Ligue 1 - Football
Making-of : En déplacement à Lille, Michel Seydoux a évoqué pour Le Figaro son départ du LOSC dans les prochains jours. «J’en profite, dans quinze jours, plus personne ne m’appellera», sourit le dirigeant de 69 ans, passablement détendu et serein dans sa voiture. «Je ne conduis pas, j’ai tout mon temps», précise-t-il avant de commencer l’entretien. Président de Lille depuis 2002, l’homme de cinéma s’apprête à vendre son club à l’homme d’affaires luxembourgeois Gérard Lopez. Entretien.Vendredi, annoncerez-vous la vente du Losc au cours d’une conférence de presse avec votre successeur ?J’ai des convictions profondes que tout va se terminer. La cession définitive est prévue au plus tard à la fin de la semaine prochaine, je peux vous l’assurer. Ce sera mon 721e et dernier match en tant que président et patron du Losc vendredi soir contre Saint-Étienne. J’ai souhaité le faire en tant que président et non pas une fois que le pouvoir avait changé de main, ce qui est pourtant la logique lors d’une cession d’entreprise.En quoi Gérard Lopez a-t-il répondu à tous les critères de vente ?J’ai étudié le projet qui se présentait à moi. Je n’en ai pas fait une question économique. J’avais envie que Lille redémarre avec une nouvelle vigueur et une nouvelle jeunesse. Quand je suis arrivé au début des années 2000, on a créé un nouveau Losc et, aujourd’hui, il est prêt pour un nouveau cycle. Lorsque j’ai rencontré Gérard Lopez, il avait un ensemble de qualités qui correspondaient à ma recherche.Son projet est-il ambitieux ?Aujourd’hui, la concurrence change. Le football français est en train de s’internationaliser et je trouve cela très bien. L’arrivée de nouveaux investisseurs veut dire nouveau challenge. Il n’y a pas beaucoup de grands groupes français qui souhaitent investir dans le foot et relever ce défi. Gérard Lopez, avec son projet et son équipe, m’a apporté les garanties dont j’avais besoin. Son projet, j’y crois.La nomination de Marcelo Bielsa au poste d’entraîneur est-elle crédible ?C’est vraiment des choix que je laisse au suivant. J’ai compris depuis longtemps qu’il y avait une relation forte entre Gérard Lopez et Marcelo Bielsa. Ce n’est pas une utopie. J’ai des informations et, si j’en avais des précises, je ne vous les donnerais pas (sourire) ; malheureusement, ce n’est plus mon sujet.Avez-vous reçu beaucoup d’offres de rachat ?Une main me suffisait, mais disons qu’il m’a fallu plusieurs doigts pour écouter toutes les propositions. Ce qui a été intéressant, c’est qu’il y a eu un accélérateur avec la vente de l’OM. Un certain nombre d’éléments comme l’investissement d’un groupe chinois à Lyon, la transaction à Nice, tout cela a réveillé les intérêts de groupes étrangers sur le football français. Pourtant, c’était un secret de Polichinelle, je cherchais à vendre le club depuis des mois.Comment expliquez-vous l’attrait des investisseurs étrangers pour le football français ?Ils ont compris, à la différence de nous, que le football sera plus rentable dans les prochaines années. Comme nous sommes la cinquième roue du carrosse en Europe (derrière l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, NDLR), la qualité des effectifs, infrastructures et projets s’améliorant, notre football va rattraper son retard, d’une façon évidente. On ne doublera pas les leaders incontestables, mais on va rattraper les autres et se mettre au même niveau. Ces nouveaux investisseurs sont là au moins pour le moyen terme, et pas seulement pour les beaux yeux de notre magnifique pays.Le football français peut-il prendre une autre dimension ?(Affirmatif.) Oui. On est capable de rattraper le foot allemand, espagnol ou italien car on aura bientôt plusieurs clubs intéressants. Le problème du foot, c’est d’avoir un certain nombre de clubs qui se tirent la bourre. En Angleterre, il y a un feuilleton. En Espagne, c’est soit le Real, soit Barcelone, de temps en temps il y a l’Atlético. Pour faire un spectacle, il faut du suspense. Les Anglais l’ont compris. Si on s’inspire, non pas du modèle, mais du principe anglais, avec quatre ou cinq locomotives comme le PSG, l’OM, Lyon, Monaco, Nice et Lille, il est possible de créer un feuilleton passionnant chaque week-end.Selon vous, le Losc se mêlera-t-il à la bagarre en tête de la Ligue 1 ?C’est le projet. Il faut du temps pour construire les équipes, mais c’est l’idée des nouveaux patrons. Le Paris SG a pris de l’avance, mais regardez, cette année, rien est fait.