Sport24 24/01
5 choses à savoir sur Mischa Zverev, adversaire de Federer - Fil Info - Open Australie - Tennis
L’Allemand a créé l’une des sensations de la 1e semaine de l’Open d’Australie en éliminant Murray. Il croisera Federer pour une place en demi-finales à Melbourne. Gros plan sur un joueur atypique.C’est le joueur préféré de John McEnroe. Dans les entrailles de la Rod Laver Arena, après les bises de sa mère, Mischa Zverev a reçu les sincères félicitations de John McEnroe «himself». Le légendaire Américain, pourtant avare de compliments se fendant d’un «tu es mon joueur préféré» ayant valeur de sésame pour cet inusable amoureux du beau jeu qui ne pouvait pas rester insensible devant l’audace et la réussite de ce gaucher audacieux (65 points convertis sur 118 montées au filet et 146 points gagnants contre Andy Murray) aux coups de velours et au toucher spectaculaire, loin des canons d’un jeu stéréotypé qui fait de la maîtrise de la ligne de fond la règle n°1. L’Allemand faisant, lui, de l’offensive son arme maîtresse. Déstabilisant et envoûtant.C’est un enfant de la balle. Son père, Alexander Zverev Sr, a été classé 175e joueur mondial (fut membre de l’équipe russe de Coupe Davis), sa mère Irena est professeur de tennis. Il est né à Moscou (la famille a ensuite déménagé en Allemagne en 1991, il avait 4 ans). Il a débuté le tennis à 2 ans, arpente le circuit professionnel depuis 2004 mais n’a jamais particulièrement brillé en Grand Chelem. Il n’avait jusqu’à cette année jamais franchi le cap du 2e tour. Il vit, comme son frère, à Monte-Carlo, ils partagent le même entraîneur : leur père et ont une passion commune, la NBA.C’est le grand frère d’Alexander Zverev. Tête d’ange coiffée d’un casque d’or, Alexander Zverev (19 ans, 24e mondial qui a 5 sets durant tenu tête à Rafael Nadal au 3e tour à Melbourne) est depuis de longs mois annoncé comme le futur n°1 du circuit. Et son grand frère (de 10 ans son aîné) n’est pas étranger à l’épanouissement de son cadet. Alexander racontait, au printemps dernier sur le site de Roland-Garros : «Mischa m’a beaucoup aidé au moment de passer le cap des pros. Sans mon frère, mon père, je ne serais pas là où j’en suis maintenant.» L’émulation au quotidien a du bon… Tombé au 1067e rang mondial en mars 2015 à la suite de blessures (poignet, côtes, dos) Mischa s’est appuyé sur la confiance de son jeune frère qui lui assurait : «Tu peux revenir, tu peux de nouveau entrer dans le Top 100, être un super joueur». A Melbourne, sur le devant de la scène, il a rendu hommage à son jeune frère : «Avoir le soutien de ma famille, la réussite de mon frère... C'était un long voyage. Et quand je sens que je ne joue pas bien, mon frère fait finale à Halle (au printemps dernier) en battant Roger (Federer) en demi... Ça me donne des émotions positives que j'emporte avec moi sur le tournoi suivant.»Il admire Federer et… son père.«Federer ? C’est mon joueur préféré», a-t-il assuré en se réjouissant de croiser la légende suisse pour une place en demi-finales d l’Open d’Australie. Mischa Zverev a croisé Roger Federer à deux reprises. Pour 2 défaites. Et la dernière fois, il a vécu un véritable cauchemar balayé 6-0, 6-0 à Halle, en 2013. Mischa Zverev est également fan de son père qui, selon les anciens joueurs Russes Volkov et Kafelnikov jouait «comme un chat sur le court».Les meilleurs l’inspirent. Il y a moins d’un an, il évoluait sur le circuit challenger. Plus rien ne lui faiyt peur. Il avait failli jouer un mauvais tour à Novak Djokovic, en quarts de finale lors du dernier tournoi de Shanghai. L’Allemand avait fait douter le n°1 mondial avant de céder 6-3, 6-7, 6-3. Et même s’il a récemment été corrigé par Rafael Nadal (6-1, 6-1 au 2e tour à Brisbane), il assure que le découragement ne le gagnera pas et qu’il jouera son jeu, quel que soit le CV du joueur proposé : «C'est une mentalité très différente d'être un serveur-volleyeur. Tu dois aller au filet, te prendre des passings pendant deux sets (…) Devoir repartir de zéro m’a fait prendre conscience de l’importance du tennis pour moi. A 21 ans, j’étais bien classé mais je ne travaillais pas assez dur». Il croit de nouveau en lui et en son jeu. Contre Murray sa tactique était simple, «détruire son rythme, couper beaucoup, attaquer, il n’y avait pas de plan B». Pour vivre le match de sa vie. Mais il n’a pas envie d’attendre aussi longtemps avant de vivre un autre sommet. Roger Federer est prévenu.