Sport24 13/02
France-Suisse: coups de coeur/coups de griffe de notre envoyé spécial - Fil Info - Fed Cup - Tennis
Des Suisses portées Timea Bacsinszky mais aussi des sifflets contre Yannick Noah : découvrez ce que notre envoyé spécial a retenu de la défaite des Bleues face à la Suisse.De notre envoyé spécial à GenèveCoups de coeurMladenovic en patronneSes larmes en conférence de presse n’étaient pas des larmes de crocodile. Kristina Mladenovic, une défaite, une victoire ce week-end, a fait le job. En leader. Ce que n’a pas manqué de souligner son capitaine : «On m’avait demandé samedi si Kristina Mladenovic était notre leader, j’avais dit que non. Aujourd’hui, elle s’est comportée en leader. Elle s’est proposée pour jouer le double aux côtés d’Amandine (Hesse) qui disputait sa première sélection. Pas grand monde ne s’était proposé. Ça compte beaucoup pour moi. Elle a été exemplaire toute la semaine. Elle a vraiment assuré». Malgré son statut assumé de leader de l’équipe, Kristina Mladenovic, 23 ans, n’a pas pu porter à elle toute seule les Bleues. Impeccable la veille contre sa meilleure amie Belinda Bencic, dominée (6-3, 6-4), elle a calé dimanche face à la numéro un suisse Timea Bacsinszky. L’histoire se répète pour la 31e mondial. Comme à Strasbourg en novembre 2016 face à la République tchèque, elle a cédé à l’issue d’un très gros bras de fer en Fed Cup face à une joueuse mieux classée qu’elle. En finale, elle avait rendu les armes après 3 heures 48 de jeu face à Karolina Pliskova (6-3, 4-6, 16-14). Dimanche elle a perdu après 3 heures 15 face à la 16e joueuse mondiale (7-6, 4-6, 7-5). Cruel épilogue pour la 31e mondiale qui, niveau état d’esprit, a marqué beaucoup de points en tout cas.La ténacité de BacsinszkyAu mental, elle a dominé Kristina Mladenovic à l’issue d’un combat de 3 h 17 (7-6, 4-6, 7-5). Timea Bacsinszky a pourtant perdu plus de points que la Française mais elle a mieux négocié les points importants. Avec une science du jeu encore supérieure à la talentueuse Nordiste. A l’expérience et parfois à la limite du fair-play diront certains. Apparue dans l’équipe suisse pour la première fois en 2004, la numéro un helvétique ne s’est jamais lassée de devoir porter le drapeau. La Vaudoise s'est comportée comme une grande leader à Genève. Elle doit ses deux victoires à ses qualités de battante en premier lieu et à son revers redoutable. Passée au travers de la demi-finale l’an dernier à Lucerne contre la République Tchèque, Timea Bacsinszky confirme qu’elle demeure une grande joueuse de Fed Cup. Jouer pour le drapeau la transcende. Les Françaises peuvent en témoigner...Coups de griffeNoah sifflé par le public suisseEn évoquant et critiquant indirectement mercredi sur la RTS, la non-participation des deux stars suisses à la Coupe Davis, Federer et Wawrinka, le capitaine des Bleus Yannick Noah s’était mis à dos le public suisse, d’autant qu’il avait gentiment égratigné également dans la semaine l’icône Martina Hingis. Samedi soir, Noah avait répondu avec humour et provocation à une partie du public qui l’avait sifflé, «Une attaque de guêpe, il y a tout en Suisse. Mais je vous jure que c’est pas moi qui l’ai envoyée (en référence à la guêpe qui a piqué Bacsinszky lors du premier set contre Alizé Cornet)». Avant d’en rajouter une couche. «J'ai dit que Roger Federer avait gagné dix-huit tournois du Grand Chelem et qu'il devrait jouer un peu plus la Coupe Davis. Et cela a été bien tourné. Donc, je me suis fait huer. Il ne manquait plus que les bananes et c'était parfait.» Pas de bananes non plus dimanche mais encore beaucoup de sifflets. Le provocateur Noah a répondu à sa manière en faisant mine de baisser son pantalon…Vers une rupture entre Caroline Garcia et le reste de l’équipe ?Cette élimination laisse forcément un goût amer, celui de l’absence de Caroline Garcia, la numéro 1 française. Une absence très remarquée. La numéro un française a essuyé les critiques de ses coéquipières. Pauline Parmentier avait lancé les hostilités : «Sur le week-end, oui je lui en veux surtout au regard de ce qu’elle est capable de faire en Fed Cup. Maintenant, je respecte son honnêteté car elle nous a fait part de sa décision très tôt (après la finale perdue à Strasbourg en novembre dernier). C’est tout à son honneur. Après à la question est-ce que je comprends ? Pas forcément». Sa «copine» Mladenovic est allée plus loin. «Il y a des filles comme Amandine (sa partenaire de double) qui respecte le maillot et qui ont des valeurs. L’aventure est plus belle avec les personnes qui sont prêtes à mourir sur le terrain et qui ne sont pas égoïstes. Je préfère encore une défaite avec un groupe soudé et des filles qui ont des valeurs.» Une déclaration en forme d’acte de guerre qui risque d’avoir des conséquences sur la suite de la saison et de leur relation car les deux joueuses continuent à jouer ensemble en double. Quid de la future cohabitation de ces joueuses si Garcia revenait en équipe ? Les temps morts médicaux de BacsinszkyFemme forte du week-end avec trois victoires en trois matches, Timea Bacsinszky a parfois laissé une drôle d’impression en usant et abusant des temps morts médicaux. Battue ce dimanche en trois manches par la Suissesse, Kristina Mladenovic n’a pas apprécié le comportement sur le cours de son adversaire. Et elle l’a dit avec sa franchise habituelle. Les raisons de la colère ? Après l’épisode la piqûre de la guêpe, la Suissesse a de nouveau fait appel à un soigneur pour son genou gauche au milieu du 3e set alors que Mladenovic semblait avoir l’emprise du match. Des recours, pas forcément toujours justifiés, qui ont cassé le rythme adverse. «Ce qui est dur à dire, c’est qu’on la connaît sur le circuit. Elle est connue pour ne pas être très fair-play et utiliser tous les moyens possibles pour sortir son adversaire du match, a pesté Mladenovic. En deux jours, on l’a vu. Le coup de la guêpe. Elle utilise un temps-mort médical à 5-4 pour bien se reposer et pour bien conclure le match. Aujourd’hui, certes elle tombe, mais derrière elle fait des sauts de kangourou pour repartir». Dommage car la Suissesse est avant tout une guerrière.