Sport24 11/02
Les anecdotes de Zubizarreta sur le mercato de l'OM - Fil info - Ligue 1 - Football
Dans un entretien accordé à La Provence, Andoni Zubizarreta, le directeur sportif de l'OM, est revenu sur le mercato d'hiver agité du club phocéen. Extraits.Sur l'arrivée de Patrice Evra«J'ai parlé avec son agent, que je connaissais de Barcelone, pour lui demander si c'était possible de le faire venir à l'OM. Il m'a dit oui, tu peux l'appeler. Turin est à cinq heures de route, j'ai pris ma voiture pour le rencontrer directement, répondre à ses questions. Je suis arrivé pour le dîner. Patrice m'a fait beaucoup rire car la première question qu'il m'a posée, c'est : "Pourquoi as-tu signé à Marseille ?"(rires) Je lui ai expliqué la raison, je lui ai dit que j'aimais le foot, que je pensais que c'était un club de passionnés avec un beau projet à développer. J'ai senti que cette question l'intéressait. Evra, c'est un grand joueur avec une grosse expérience, tu ne vas pas lui raconter des histoires. À la fin du repas, ça faisait trois heures qu'on était ensemble autour d'une pizza, j'ai senti qu'il était sensible au projet. Son agent m'a dit : "Ça sent bon, je t'appelle demain mais je pense que ça le fait". Je suis retourné à Marseille le lendemain matin, j'ai même pris une photo sur l'autoroute en guise de souvenir ! (rires)»Sur le (long) feuilleton Payet«Je peux vous raconter la première fois que Jacques-Henri m'a appelé pour me dire de parler avec l'agent de Dimitri parce qu'il y avait une possibilité de le faire venir. J'ai dit OK, on commence à travailler pour cet été. Et il m'a répondu : "Non, non Andoni, c'est pour cet hiver !". J'ai été surpris, je me disais que cet hiver, c'était déjà demain... Mais je n'ai pas douté. Mon expérience m'a appris que les transferts des grands joueurs sont toujours des négociations lourdes, difficiles. Et puis, le problème pendant le mercato d'hiver, c'est que l'équipe continue de jouer, surtout en Angleterre. Ce n'est pas comme en été, où tu as les vacances et la pré-saison pour te préparer.» Sur le mercato d'été«Avec Rudi (Garcia) et Jacques-Henri (Eyraud), on doit définir les profils dont on aura besoin. Après, le football évolue, ce n’est pas une photographie fixe, mais une image animée. On fera tout cela ensemble et on ira chercher les joueurs qui correspondent à ces profils et au prix que l’on peut mettre. C’est ça, mon travail : prendre les besoins du coach, étudier le marché et soumettre à Rudi et Jacques-Henri les conditions du transfert.»Sur sa relation avec Rudi Garcia «On se voit presque tous les jours, on discute beaucoup. On était tout le temps en relation durant le mercato. On a échangé sur les besoins, les profils, mais aussi l’évolution de nos joueurs, pour comprendre si c’est nécessaire de prendre tel joueur ou pas. C’est une relation directe.»Sur son réseau «Le football, maintenant, est global. Je prends l’exemple de Barcelone : on a pris un joueur espagnol (Jordi Alba), deux joueurs étrangers qui jouaient en Espagne (Ivan Rakitic, Claudio Bravo), un joueur espagnol qui jouait en Angleterre (Cesc Fabregas). Le monde est plus ouvert. Alors, bien sûr, je connais bien le marché espagnol, les joueurs espagnols, mais ce n’est pas une question de nationalité ou de pays. Et, d’ailleurs, si je ne fais venir que des Espagnols, on peut aussi me le reprocher.»Sur sa signature à l'OM«L’OM m’a appelé pour savoir si j’étais intéressé. J’ai eu deux rendez-vous à Paris avec Jacques-Henri (Eyraud) pour faire connaissance et savoir ce qu’était le projet. On a échangé en français. J’ai pris des informations et j’ai aussi montré quelles étaient mes idées, ma philosophie. Après, j’ai rencontré Frank (McCourt) pour qu’il m’explique son projet. Là, on a discuté en anglais. Il m’a parlé de foot, mais aussi de Marseille, de l’aspect social, des supporters, de la formation... Ça m’a plu car c’est ce que je faisais à l’Athletic et à Barcelone dans des proportions différentes. "Més que un club" ("Plus qu'un club), ça fait partie de cette idée. Alors, Barcelone n’est pas Marseille et Marseille n’est pas Bilbao, mais il y a un projet qui m’intéresse.»