Les Kopkids 23/07
Natation : la France nage en eau trouble
Vous le savez, puisqu’on vous en a déjà parlé sur votre site préféré, les Championnats du monde de natation ont démarré la semaine dernière en Hongrie… Avec des disciplines qui ont permis aux français de briller, notamment en nage en eau libre. Et ce dimanche, démarrent les épreuves en grand bassin. Mais là, autant vous le dire les kids, les résultats pour nos tricolores risquent d’être beaucoup moins brillants. Car depuis les derniers Jeux Olympiques de Rio, la natation française n’est pas au mieux. Et pourrait même véritablement « couler » en Hongrie…
Il est loin le temps où les français décrochaient des médailles d’or « à tour de bras ».
Des sommets aux abysses ?
Revenons un peu en arrière, les kids… En 2011, aux Championnats du Monde, les nageurs français impressionnent dans les bassins et remportent 11 médailles. Un an plus tard, aux Jeux Olympiques de Londres, la France reste au sommet de la natation mondiale avec 7 podiums dont quatre titres olympiques. Un record. Viendront ensuite les Championnats du monde de 2013 (neuf médailles) et ceux de 2015 à Kazan avec 6 médailles dont 4 en or. Mais en 2016, aux Jeux Olympiques de Rio, c’est la douche froide. Avec seulement deux médailles d’argent pour Florent Manaudou sur le 50m nage libre et le relais 4x100m nage libre, la France « touche le fond ». Pire, l’ambiance en dehors des bassins est elle aussi catastrophique. Et ce depuis quelques mois. La faute, notamment, à une injustice qui aura empêcher Yannick Agnel, champion olympique du 200 m, de défendre son titre à Rio (ndlr : alors que les images vidéos montraient Yannick Agnel terminer deuxième de la finale du 200 m des championnats de France derrière Jérémy Stravius et devant Jordan Pothain, d’une bonne longueur, le chrono, lui donnait Agnel troisième (à 1’46.99), derrière Pothain (1’46.81). La faute également, au forfait de dernière minute de ce même Yannick Agnel dans le relai 4×200 mètres nage libre aux J.O. de Rio qui entraînera une sévère mise au point de ses coéquipiers… devant les caméras de télévision. « Pour faire simple et crever l’abcès, on a été abandonnés par Yannick, il nous a lâchés », lancera notamment l’un des relayeurs, Jordan Pothain.
Après avoir triomphé dans les bassins, Alain Bernard jouera t-il un rôle essentiel dans la reconstruction de la natation française ?
Alain Bernard aux commandes ?
Depuis, certains ont définitivement mis un terme à leur carrière comme Yannick Agnel ou encore Fabien Gilot… D’autres, ont décidé de mettre la natation entre parenthèses à l’image de Florent Manaudou qui a décidé de poursuivre une carrière de handballeur professionnel… Sans oublier le remue-ménage au sein même de la Fédération. Ainsi Francis Luyce, après 24 ans passés à la tête de l’instance, a laissé la place à Gilles Sezionale, le président de la Ligue PACA. Jacques Favre, le DTN (ndlr : membre du très (trop ?) présent Cercle de Marseille) qui avait été au coeur des polémiques avant Rio a lui aussi était remplacé par Laurent Guivarc’h. La mission des deux hommes ? Reconstruire la natation française et lui permettre de retrouver sa gloire passée, du temps où Laure Manaudou et Alain Bernard régnaient en maître dans les bassins. Un Alain Bernard qui, d’ailleurs, entend jouer un rôle dans ce renouveau lui qui déclarait aux lendemains des Jeux 2016… « Depuis quatre ans, je sens bien, et je ne suis pas le seul, que l’équipe de France ne prend pas la bonne direction. Il y a un flou perpétuel, symbolisé par trois changements de Directeur technique national (DTN) lors de ces quatre années. Les modalités de sélection changeaient sans cesse aussi. Les résultats que nous avions obtenu à Londres avaient été extraordinaires mais certains ont sans doute eu le tort d’en faire une banalité, comme s’il suffisait de l’avoir fait une fois pour le refaire. Cela fait mal au cœur de voir ce que l’on a vu à Rio. »
Une petite délégation, des chances de médaille minimes
En attendant des jours meilleurs, seulement neuf nageurs ou nageuses défendront les chances françaises à Budapest lors des Mondiaux. « On a vécu une olympiade où on a laissé se désagréger l’esprit des qualifications, souligne Gilles Sezionale. On était sur notre petit nuage, et on a oublié que la construction d’Athènes, Pékin et Londres s’est fait avec des critères de sélection drastiques.» Première conséquence de cette volonté de restreindre le nombre de nageurs présents : il n’y aura pas de relais 4x100m nage libre, pourtant vice-champion olympique en titre mais trop handicapé par les arrêts de Manaudou et Gilot. Et seul Lacourt (50m dos), Mehdy Metella (100m nage libre et 100m papillon) et Jérémy Stravius (50m dos) semblent en mesure de décrocher une médaille. Ce qui fait bien peu…
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