Philippe Saint-André passe sur le grill
Par Ovale Masqué et Le Stagiaire,
Le 23 octobre 2012, nous fêtions le premier anniversaire de la défaite du XV de France face à la Nouvelle-Zélande en finale de la Coupe du monde en vous proposant une longue interview de Marc Lièvremont. 4 ans plus tard, un membre de la Boucherie Ovalie lança une idée, qui avait plus des allures de blague que de proposition sérieuse : « Et si on faisait la même avec PSA ? ». Mais pourquoi diable le sélectionneur le plus impopulaire de l’ère moderne accepterait de discuter avec des sales gosses qui lui ont cassé du sucre sur le dos pendant 4 ans ?
Avec autant d’espoir de réussite que Jérôme Porical lorsqu’il tente un plaquage, nous avons tout de même contacté celui que nous surnommions affectueusement Ouin-Ouin. Dix minutes plus tard, sa réponse tombait : « Avec plaisir ». C’est donc un Philippe Saint-André pas rancunier et ne manquant pas d’auto-dérision qui a accepté de passer une petite heure en notre compagnie, et de répondre à toutes nos questions, sérieuses ou complètement débile. On le remercie encore pour son fairplay et on vous souhaite une bonne lecture. Comme d’habitude c’est assez long, pensez à prendre un RTT pour aller jusqu’au bout.
PS : Pas mal le nouveau site, non ? C’est français.
Partie 1 : Le XV de France
Commençons en douceur : on imagine que tu as vécu 4 années assez difficiles à la tête des Bleus. Un an après, est-ce que ça va mieux ?
(Il rit) Oui oui, ça va très bien, je fais pas de cauchemars, tout va bien.
Ah bon ? Parce que tu as déclaré dans une interview à Rugbyrama que ça te réveillait parfois la nuit…
Après la coupe du Monde, pendant quelques jours c’était compliqué, oui. Après ce n’est que du sport et tout ce qui ne tue pas rend plus fort, non ? D’ailleurs j’avais eu une phrase d’un pote qui m’avait fait réfléchir et qui me disait « L’échec, c’est pas de tomber, c’est de rester là où tu es tombé ». Ça s’est mal fini mais la vie continue. Quand t’es en bonne santé, que t’as tes enfants, ta famille, tes potes… Aujourd’hui je suis reparti sur des trucs complètement différents et je suis un homme heureux.
Sincèrement, je pensais qu’on allait gagner plus de matches donc à partir de là…
Tu as été relativement épargné par la presse pendant un an ou deux, puis tu t’es retrouvé sous le feu des critiques lors de la deuxième moitié de ton mandat. Quand tu étais joueur, il n’y avait pas une telle médiatisation, pas de réseaux sociaux notamment… tu t’attendais à ce que ce soit aussi compliqué ?
Sincèrement, je pensais qu’on allait gagner plus de matches donc à partir de là… (Il rit) Après la presse, ils ont été sympas avec moi parce qu’on a reconstruit, on a été obligé de repartir de zéro après la finale de la Coupe du Monde du groupe de Marc Lièvremont. Il y avait pas mal de mecs de 32/33 ans, il a fallu repartir sur un cycle et on s’est aperçu que sur certains postes il n’y avait plus personne ! Va trouver des piliers droit ou des ailiers, 80% des mecs qui jouaient en Top 14, c’était des étrangers.
Il a même fallu aller chercher des mecs qui n’étaient pas titulaires en club. Donc la presse a été gentille au début, mais après quand tu gagnes pas, c’est normal que tu te fasses assassiner. Surtout quand c’est toi qui est en charge, qui est la tête de gondole. Donc, les deux années suivantes, tu ne lis plus les médias, tu ne lis plus le compte Twitter de la Boucherie Ovalie et tu essaies d’avancer, de bosser et de faire ce que tu penses le mieux possible pour l’échéance de la Coupe du Monde.
On se souvient des Test-Matchs de l’automne 2012 où l’on bat l’Australie et l’Argentine en pratiquant un rugby plutôt séduisant, avec une charnière Machenaud-Michalak qui fonctionnait pas mal et une paire de centres Mermoz-Fritz. Qu’est-ce qui a déconné après ça ? Pourquoi tu n’as pas continué avec cette équipe ? Est-ce que, comme François Hollande, tu considères que tu n’as « pas eu de bol » ?
Non, non pour moi, tu n’es jamais chanceux ou non. Tu provoques ta propre chance. S’il y a eu des échecs, je les assume. Après c’est vrai qu’en 2012, on gagne ces trois tests au mois de novembre dont celui face aux Samoa grâce à un 100% de Michalak et un contre. Au début, j’ai voulu continuer avec cette même équipe, ce même groupe, mais je me suis aperçu – et là ça a été mon erreur – que des mecs rayonnants au mois de novembre ressemblaient à leurs grands-pères en février pour le tournoi. Parce que ces mecs-là enchaînaient le Top 14, le Boxing Day, le premier janvier, la Coupe d’Europe, etc…
Après la seule chose bien dans le fait d’avoir pris une branlée historique contre les Blacks, c’est qu’enfin le rugby français s’est réveillé. J’ai écrit un bouquin où je demande 25 trucs et apparemment 16 ou 18 vont être mis en place dans la nouvelle convention. On dit souvent qu’en France on est un pays révolutionnaire, mais on a une révolution de retard. Pendant 10 ans, on a pas fait évoluer le statut du joueur de l’équipe de France.
Philippe, en plein tournage de « Shaolin Rugby »
En 2014, Yoann Huget a déclaré « un joueur international n’a pas besoin de s’entraîner à faire des passes ». Es-tu d’accord avec cette affirmation ?
J’adore Yoann Huget et en plus c’est vraiment un mec qui met tous les atouts de son côté pour être un sportif de haut niveau, mais je reste persuadé que la technique individuelle est très très importante. Malheureusement on est dans un système où nos joueurs sont onze mois en compétition. L’été, les mecs en NBA pendant trois mois ils s’entraînent à shooter, les footballeurs pareil…
Après c’est vrai que la com’ était plus axée sur les wattbikes que sur le rugby.
De l’extérieur, on a l’impression que vous avez tout misé sur le physique pendant la préparation de la Coupe du monde, avec les fameux wattbikes et autres « TAPER PEUNEU ». Est-ce une perception faussée ? Est-ce qu’avec le recul, tu penses que vous auriez dû axer votre préparation un peu différemment, notamment sur le jeu ?
Sur la préparation, à partir du premier jour, on a fait du rugby. Après, c’est beaucoup plus vendeur de faire des images et de montrer les wattbikes à 3200 mètres… Dans les journées de préparation, on travaillait par groupe. Il y avait des séances de physique pour réussir à tenir 40 ou 42 minutes de temps de jeu effectif quand celui du « Plus grand championnat du monde » est à 29 ou 30 minutes. C’est plus le même sport, donc on a axé là-dessus, mais on a aussi énormément axé sur la technique individuelle, sur la passe. Après c’est vrai que la com’ était plus axée sur les wattbikes que sur le rugby.
Matthieu Bastareaud affrontant son pire ennemi (après la table de chevet de Wellington).
Mais physiquement, tu penses qu’on était au niveau des autres équipes au final ?
Sur le coffre, oui, mais pas sur la vitesse. Après on parle soit de rugby, soit de haute performance. Le rugby international c’est de la haute performance. Nous on gère de l’économie. Les joueurs commencent par des matchs amicaux fin-juillet et finissent par une tournée fin-juin. Donc ils jouent, et ils récupèrent. À partir de là, les gammes, tu les travailles plus, la vitesse, tu ne la travailles plus. Parce que si tu vas dans des cycles de vitesse, tu prends des risques de blessure.
Qui a tout compris ? Les Néo-Zélandais. Ils font pas plus de 25 matchs par an et ils ont des vraies périodes de développement. Après, je suis très mauvais en communication et j’ai sûrement dû mal à l’expliquer. Mais quand je parle de développement, c’est la technique individuelle et surtout de tout faire, à pleine vitesse. Nos joueurs, ils ne font plus de vitesse. Sur le match face aux Blacks, on les transperce sept ou huit fois, mais il n’y a personne qui suit. Eux, quand ils percent, t’as dix mecs qui sortent. Retallick, il nous contre d’entrée. Seconde ligne, on le récupère derrière les poteaux. Demande aux joueurs quand est-ce qu’ils font un cycle de vitesse dans le Top 14. La clé pour moi, c’est ça.
Un entraînement et demi pour préparer un match international. C’est pire qu’une Fédérale 3.
Là où je me suis trompé, c’est que j’ai accepté le job en pensant faire évoluer les choses. Je me suis cassé les dents. Deux fois dans le VI Nations on gagne les deux premiers matches, je demande qu’on applique la soi-disant convention qui me permet de faire reposer les mecs, et qu’est ce qu’ils ont fait ? Ils ont joué le samedi/dimanche, lundi-mardi, c’étaient des serpillières donc ils ont récupéré, mercredi un entrainement plus le voyage à Cardiff, jeudi, entraînement du capitaine et vendredi on en prend 30. Un entraînement et demi pour préparer un match international. C’est pire qu’une Fédérale 3. Donc tout faire à pleine vitesse, c’est primordial, mais nos joueurs ne peuvent pas le faire. Ils sont sur le grill onze mois sur douze.
Sur le premier tournoi, je l’ai dit, je me suis trompé : j’ai voulu faire faire un dernier tour de piste aux finalistes de la coupe du Monde. Mais j’ai mis deux nouveaux mecs titulaires : Maestri et Fofana. Ils ont été exceptionnels. Wesley marque pratiquement un essai par match. Trois ans après les mecs avaient fait 120 matches, c’était l’ombre de ce qu’on avait vu. Je suis sûrement un mauvais entraîneur parce que je n’ai pas su les développer mais il faut se dire aussi que notre processus était un mangeur d’hommes. Il a fallu attendre qu’on prenne 60 points pour que la Fédé et la Ligue se mettent d’accord sur une convention. J’aurais aimé que ça se fasse il y a dix ans…
Mais si les joueurs sont victimes de tout ça, pourquoi ils ne parlent pas plus ?
Parce qu’ils sont payés, et payés grassement, non pas par l’équipe nationale mais par leurs clubs. Qui paye ses crédits, qui paye ses investissements ? C’est simple. En off, ils le disent. Après, des mecs comme Papé ou Michalak montent au créneau, mais quand ils ont arrêté leurs carrières.
C’est pas étonnant qu’un mec comme Dusautoir, qui est quand même très écouté et respecté n’en parle pas plus non plus ?
Il en a parlé parfois, entre les lignes…
Tu penses que la Coupe du Monde de 2011 aurait pu nous faire gagner 4 ans si on avait eu moins de chance ?
C’est aussi la beauté du rugby. Marc Lièvremont a été le sélectionneur le plus proche d’un titre de champion du Monde. En finale, avec un arbitre cohérent, t’es champion. Par contre, et lui il le sait parce qu’on en a parlé, il a jamais été aussi proche de ne pas se qualifier pour les quarts. C’est l’essai de Vincent Clerc à la 80ème contre le Canada qui fait que tu gagnes le bonus et qui t’envoie en quart.
– Bonjour à tous, moi c’est Philippe et j’ai pas gagné un match depuis trois mois et demi
– Bonjour Philippe…
Est-ce que c’est peine perdue de vouloir faire du jeu avec le XV de France, avec des joueurs qui ne sont que trop rarement encouragés à le faire en Top 14 ?
Non, parce que le jeu restrictif au niveau international, c’est terminé. Tu fais des doubles poussées, tu te fais prendre, tu fais des cocottes pendant 80 minutes, pareil. Ils ont peur du Seven donc les directives font qu’ils veulent du jeu, du spectacle. Monter des chandelles et mettre des manchettes, avec tous les arbitres, la vidéo, ça sert à rien.
Nous on a une vision franco-française. On se dit « Pourquoi on va faire une tournée au mois de juin ? ». Mais si tu veux que l’Australie, l’Afrique du sud, la Nouvelle Zélande viennent en novembre remplir les caisses et faire 80 000 personnes au Stade de France, il faut que tu y ailles au mois de juin ! Les calendriers internationaux sont faits 10 ans à l’avance. Et normalement tous les championnats doivent être terminés au mois de mai. Sauf que l’économie du Top 14, c’est 150 millions d’euros, et l’économie de la FFR, c’est 100 millions. Donc le bras de fer n’a pas lieu. Alors on part en tournée sans les demi-finalistes, sans les finalistes, c’est le monde à l’envers !
Maintenant tu peux nous le dire, c’était quoi le plan de jeu de Patrice Lagisquet ? Une réponse courte s’il te plait, sinon on va pas te croire.
Patrice était surtout là pour faire développer les joueurs sur la qualité de passes, la technique individuelle. C’est pour ça que ça me fait marrer quand on dit que la préparation ne s’est faite que sur le physique parce que des passes ils en ont bouffées.
On t’a souvent entendu parler de ce match perdu contre l’Irlande en Coupe du Monde, qui selon toi a condamné les Bleus pour le reste de la compétition. Tu penses franchement qu’on aurait pu battre l’Argentine avec la forme qu’ils affichaient ?
(En rigolant) On aurait eu plus de chances que contre les Blacks ! Les Blacks ça me fait marrer, ils ont perdu deux ou trois matchs en quatre ans, là encore ils mettent quarante ou cinquante points partout… Après ce que je dis sur l’Irlande, c’est que je pensais qu’après la préparation, on allait être capables de les battre sur le dernier match de poule. Mais on est pris en mêlée, on est pris en touche, on est pris sur les zones de ruck, bref sur nos trois points forts. À partir de là, c’est compliqué. En tant qu’entraîneur, on se dit « là, on a été nuls ». Après contre les Blacks…
On avait enchaîné une série de cinq matchs sans défaite, ce qui n’était jamais arrivé sous mon mandat (il rigole), t’espères en gagner un sixième !
C’était le plan de jeu de défoncer Sexton ?
Non non… Et puis l’autre (Ian Madigan, NDLR) est rentré, il a été meilleur. On a pas su conserver le ballon, on a des bonnes touches à jouer et on perd le ballon sur les lancés. À la mi-temps on y croit : on a eu des occasions d’essais, ils ont trois de leurs meilleurs joueurs blessés. On avait enchaîné une série de cinq matchs sans défaite, ce qui n’était jamais arrivé sous mon mandat (il rigole), t’espères en gagner un sixième !
À plusieurs reprises, tu as admis que tu n’avais pas réussi à parler à cette « nouvelle génération » de rugbymen, à des joueurs peut-être plus individualistes et carriéristes que par le passé. Est-ce que ça veut dire que les jeunes sont tous des cons ?
Ah non, ils sont pas cons. D’ailleurs il y a des jeunes super. Mais quand tu fais le bilan, entre cette jeune génération et celle qui finissait avec Dusautoir, Papé, etc, il faut reconnaître que je n’ai pas trouvé les clés pour leur prendre 110 ou 120%. Le rôle d’un sélectionneur, d’un entraîneur, c’est ça. J’ai entrainé Sale, Bourgoin, Toulon et tout. Avec Bourgoin, tu dois être 10ème, si tu finis quatrième, t’as optimisé ton groupe. Là je n’ai pas su optimiser mon groupe, c’est pour ça que cette défaite en Irlande me reste en travers. Le rugby reste parfois une logique implacable. Sur les 4 ans, on a jamais perdu contre une nation plus faible que nous (à part une fois en Italie), mais on a pas non plus battu une seule nation « au-dessus » de nous (Afrique du Sud, Nouvelle Zélande, Galles, Irlande). On gagne juste l’Angleterre et l’Australie.
Je me suis posé la question de prendre un mec comme Rougerie, oui.
Philou à l’époque où c’était facile de taper les Irlandais
On a aussi pu lire que tu avais sélectionné un groupe de soldats qui restent aux ordres et permettent de dire que « le groupe vit bien ». Mais on a aussi reproché à ce groupe de manquer d’un « patron » pour prendre les fameuses « clés du camion ».
Est-ce qu’effectivement il y avait une intention d’éviter les fortes têtes ? Regrettes-tu d’avoir écarté des mecs comme Imanol ou Rougerie dont le nom revenait beaucoup à un an de la Coupe du Monde et qui, au-delà de leur niveau de jeu ou de leur forme physique, auraient pu apporter de l’expérience et peut-être servir de liant entre le staff et les starlettes ?
J’aime beaucoup Imanol parce que c’est un très grand joueur mais sur les deux dernières années, c’est un secret de polichinelle de dire qu’il pouvait plus s’entraîner. Il avait des problèmes rotuliens, etc. Ils l’appelaient « IJJ » pour « Incertain Jusqu’au Jeudi ». Il peut tenir en Top 14 parce qu’il y a 25 minutes de temps de jeu effectif, que c’est un grand joueur et qu’il est intelligent. Mais contre les Blacks, l’Angleterre, l’Australie et que t’as 40 ou 42 minutes de temps de jeu effectif, si le mec il ne peut pas s’entraîner, comment tu veux le prendre ? Parfois aussi, on prend des décisions sur des dossiers médicaux et il y a des secrets professionnels.
Par contre je me suis posé la question de prendre un mec comme Rougerie, oui. Parce que j’avais des jeunes de qualité mais qui manquaient de leadership à ce moment-là. Je me suis dit qu’ils allaient apprendre énormément et qu’au pire ça serait bien pour le futur du rugby. T’es sélectionneur, tu es là pour un passage mais le rugby et le futur de l’équipe de France est bien plus important que toi.
Chaque sélectionneur à ses « bannis ». Toi c’était François Trinh-Duc. Est-ce que tu le détestais parce que tu as eu une mauvaise expérience en mangeant dans un resto vietnamien ?
(Il rit) J’adore le restaurant vietnamien et sincèrement j’adore François qui a toujours été très respectueux et qui a fait preuve d’un état d’esprit exceptionnel. Après je ne l’ai pas pris sur des critères sportifs.
Ton mandat a également été marqué par une sorte de mise sous tutelle avec l’arrivée de Serge Blanco. C’était quoi son rôle au quotidien ?
Il était vice-président de la haute performance et je prenais tellement de coups qu’il en prenait un peu à ma place. Mais bon, sur la préparation et beaucoup d’autres choses, on ne le voyait pas. Il venait pour les matches.
Il parlait aux joueurs ?
Quand je suis passé de 38 à 32 joueurs, j’ai fait des entretiens avec ceux qui repartaient et je voulais une caution de la Fédé avec moi donc il était là. Mais c’est tout.
Ce même Blanco a totalement disparu et t’a laissé essuyer les plâtres dès que les résultats n’ont pas suivi. Tu ne lui en veux pas un peu ?
Non… Quand tu acceptes d’être sélectionneur, tu prends les bonnes choses comme les mauvaises, et après la défaite, je savais qu’il fallait que j’assume. Après Serge je l’apprécie et tant qu’homme et je l’ai apprécié en tant que joueur, parce que j’ai eu la grande chance de jouer avec lui. Par contre sur la convention, j’étais en complet désaccord avec lui. Mais tu peux apprécier un mec sans être d’accord avec lui sur tout. Donc non je ne lui en veux pas, parce que… c’est le job !
Quel est le secret de Yannick Bru pour conserver son poste après ces 4 années ? Est-il extrêmement compétent, ou alors il détient des dossiers sur des membres de la FFR ?
(Il rit) Les deux ! Mais d’un autre côté, c’est une bonne chose pour Novès d’avoir quelqu’un qui était là avant. Parfois un joueur explose tout en Top 14 et tu te rends compte qu’au niveau international, il est en difficulté. Donc d’avoir un mec qui garde ces liens, même avec tout ce qu’il y a sur l’arbitrage, le lobbying que peuvent faire les Néo-Zélandais, les Anglais, etc. Parce que c’est une machine à gaz. Avoir quelqu’un qui fait le lien va faire gagner beaucoup de temps à Guy Novès.
– Bon ben au moins on aura jamais l’air plus con que ça d’ici la fin de notre mandat, hein Yannick…
– …
– Yannick ?
On avait entendu dire que Novès et Bru étaient pas en extrêmement bon terme à Toulouse. Ça a été facile pour eux de retravailler ensemble ?
Ça c’est leur aventure, pas la mienne. Il ne m’en a pas parlé.
Ah, merci Boucherie Ovalie ! Vous nous avez aidé à gagner un match !
À propos de Bru, il avait laissé entendre lors d’une interview qu’il avait affiché un article « d’un certain blog » sur les vestiaires du XV de France, pour motiver ses avants après un match compliqué en mêlée contre les Fidji en 2012. On croit s’être reconnus… cette histoire est-elle vraie ?
(Il réfléchit et sourit) Je crois que c’était plus dans le lieu de vie que dans le vestiaire. Mais c’est de bonne guerre !
Ah non mais si on peut aider l’équipe de France, nous…
(il rit) Est-ce qu’on avait gagné ?
Oui ! Contre l’Australie.
Ah ! Merci Boucherie Ovalie ! Vous nous avez aidé à gagner un match ! (il rit) Vous voyez que je suis pas rancunier, je vous parle et je bouffe avec vous.
En dehors d’une évidente joie de vivre, qu’est-ce que Guy Novès peut apporter de plus que toi au XV de France ? Au niveau du calendrier et des relations avec la Ligue, penses-tu qu’il dispose de plus de moyens que tu en avais pour réussir ? Un avis sur la nouvelle convention LNR/FFR ?
Enfin ! Ce que Bernard Laporte a demandé, ce que Marc Lièvremont a demandé. Moi je me suis battu pendant quatre ans, parce que pour moi c’était primordial. J’entraînais en Angleterre quand ils ont été champions du monde. L’accès aux joueurs qu’ils avaient déjà il y a 15/20 ans était dix fois plus important que ce que j’avais en tant que sélectionneur.
Les joueurs n’appartenaient qu’au club. T’es une des plus grosses économies du rugby mondial, sans faire un procès et manquer de respect, j’avais pas plus de moyen qu’un entraîneur Géorgien, ou Roumain. Je pense même que la Géorgie avait des joueurs beaucoup plus disponibles que les nôtres. En France, on sait qu’il faut faire des réformes mais on ne les fait jamais et il faut attendre un tsunami pour réagir. Donc enfin Guy Novès va pouvoir préparer les tests de novembre correctement, et sincèrement je pense qu’ils vont en gagner deux sur les trois, sans problème.
– Au dessus c’est…
– Le soleil ?
– Non. Au dessus c’est Serge Blanco.
Selon toi, quel est le joueur le plus talentueux que tu as entraîné durant ces 4 ans ?
(Il hésite, on lui souffle Lionel Beauxis, il rigole) Lionel Beauxis !
Quel joueur qui n’entre actuellement pas dans les plans de Novès verrais-tu bien en Bleu ?
Je pense que Brice Dulin peut revenir dans le groupe.
À l’aile ?
(il rit) Disons que son expérience à l’aile n’a pas été une grande réussite. J’aurais espéré mieux mais bon c’est comme ça. Pourtant je l’avais vu jouer ailier à Agen quand je l’ai pris pour la première tournée en 2012 et il était bon !
Franchement, est-ce que tu n’as pas un peu souri en voyant la France se faire battre par l’Écosse lors du dernier Tournoi ?
D’un autre côté quinze jours avant ils ont battu l’Irlande et je n’avais pas réussi à le faire donc bon… (il rit).
Est-ce qu’on sera champions du monde un jour, oui ou merde ?
Il va falloir changer beaucoup de choses dans l’organisation de notre rugby et la formation de nos joueurs. Sur la technique individuelle, sur la vitesse. La clé du haut niveau, c’est ça. Je vais pas revenir dessus mais à l’école on ne fait plus de sport, ou alors on fait du ping-pong ou du bowling. J’ai du respect pour ces sports-là, mais l’athlétisme, savoir courir, c’est des choses qui sont primordiales mais si tu as des mecs qui arrivent en équipe de France et qui sont en difficulté sur de la technique de course, c’est pas possible.
Donc il faut prendre le problème en amont. Faire des sports individuels, des sports de balle, l’anticipation, la pré-action, la prise d’information. Et ça actuellement, il faut un effort surhumain des parents pour les emmener après l’école à droite, à gauche, pour faire un sportif complet.
On avait fait une demande de contrôle anti-dopage et il y avait 18 mecs qui avaient un justif’ de docteur parce qu’ils étaient asthmatiques.
On a l’impression que dans les années 90/2000, le discours quand on perdait face aux nations du sud, c’était « On est pas au niveau physiquement, ils sont trop puissants, etc ». Est ce que c’est ça qui a fait qu’on a tout misé plus récemment sur la puissance et la muscu, quitte à sacrifier la technique, la vitesse et l’évitement ?
Je veux pas faire le vieux con, mais dans les années 90 j’ai eu la chance d’être capitaine et de gagner les Blacks trois fois d’affilée. Donc on était pas si…
Au Parc des Princes contre l’Afrique du Sud on se fait marcher dessus quand même…
Oui mais pourquoi on se fait marcher dessus ? C’était en 1997, c’était mon dernier match.
Ils étaient dopés ?
En 1995, le rugby passe professionnel mais en France on reste amateur. On y revient, toujours notre guerre de retard. Bref, c’est les mêmes mecs qu’on a joué en 1995 mais il y en avait qui avaient changé. On avait fait une demande de contrôle anti-dopage et il y avait 18 mecs qui avaient un justif’ de docteur parce qu’ils étaient asthmatiques. Donc… bon… (NDLR : l’interview a été réalisée avant l’affaire du Racing, donc on n’en a pas parlé)
Enfin pour en revenir à la Coupe du Monde, le problème actuellement, c’est que tes meilleurs joueurs jouent trop. Près de 40 matchs dans l’année, c’est aberrant. Le rugby est un sport de combat, on demande pas à un boxeur de faire quarante combats dans l’année. Donc tes meilleurs joueurs jouent trop et tes jeunes ne jouent pas. Le processus semble en train de s’inverser, mais il va bien falloir quatre ou cinq ans.
Philippe et deux choses disparues en France depuis : un trophée et une ministre communiste
Partie 2 : La suite
Si en France, ton image est encore un peu écornée par l’échec du XV de France, tu conserves une bonne réputation en Angleterre. Ça ne t’a pas effleuré l’esprit de reprendre un club là-bas pour te relancer ?
Non. J’ai eu des contacts en Angleterre, en Italie, au Japon. Mais j’ai eu la chance de vivre de ma passion pendant 18 ans (après l’arrêt de sa carrière de joueur NDLR). Et il y a un an et demi, mon fils qui joue au basket m’a demandé pourquoi j’étais le seul à ne jamais venir le voir jouer. Et là, je l’ai pris en pleine gueule. Il a 14 ans, ma fille a 9 ans. Je n’ai jamais eu un weekend. Donc là, à 49 ans, je découvre ce que c’est : aller voir mon fils jouer au basket, voir ma fille faire de l’athlétisme. Je ne dis pas que je ne reviendrai pas parce que c’est ma passion et peut-être que je vais être en manque mais actuellement je fais ce que je veux et ça me va très bien.
La Premiership, ça joue beaucoup plus et surtout ils donnent leurs chances aux jeunes
Justement, tu commentes la Premiership sur SFR Sport. Il y a pas mal de gens qui affirment que ce championnat est bien plus spectaculaire que le Top 14. Es-tu d’accord ? Si oui, est-il meilleur pour autant ?
Disons qu’ils se donnent les moyens de se préparer techniquement. J’ai commenté le premier match début septembre alors que nos mecs jouaient déjà des matchs amicaux fin juillet. C’était Gloucester-Leicester. Gloucester menait 31 à 7 à la 46ème minute et ils perdent 38-31 avec neuf essais. Après sur la qualité des équipes, à part les Saracens, personne n’a la qualité et la quantité de joueurs que peuvent avoir le Racing, Clermont ou Toulon. C’est un championnat que je connais mieux que le Top 14, ça joue beaucoup plus et surtout ils donnent leurs chances aux jeunes. J’ai commenté Sale-Gloucester, t’as un gamin de 17 ans, un gamin de 18 ans, les ouvreurs ont 22/23 ans. Moi quand j’étais sélectionneur, je disais aux jeunes d’aller en Pro D2 pour qu’ils aient du temps de jeu et qu’ils puissent progresser. Regardez Machenaud, Huget, Dulin… vous allez me dire Rémi Tales (il rit). Être obligé d’aller en Pro D2 pour trouver du temps de jeu, c’est quand même un peu triste !
Après Picamoles, Tolofua va signer en Premiership et on va enfin revoir quelques français dans ce championnat, comme c’était le cas quand tu entraînais Sale et Gloucester. C’est une bonne chose ? Tu penses qu’ils vont progresser ?
Oui, ils vont progresser, parce qu’automatiquement, tu te mets en danger. Des fois, t’as le cul dans le foie gras et le caviar, et quand tu pars tu te mets en danger avec ta femme, ta famille. Tu joues moins parce que c’est un Top 12, moins les quarts de finale. Pour Picamoles, par exemple, je pense qu’on va revoir un grand Picamoles en équipe de France.
Moi j’étais d’une génération où j’étais aux fêtes de Bayonne et de Pampelune et je rentrais pour jouer le Du-Manoir.
Toi, quelle est la chose la plus importante que tu as eu l’occasion d’apprendre en Angleterre en tant que joueur ?
Toute la préparation que je ne connaissais pas. Je suis arrivé à Gloucester en fin de carrière. J’ai fait 8 semaines de préparation. Moi j’étais d’une génération où j’étais aux fêtes de Bayonne et de Pampelune et je rentrais pour jouer le Du-Manoir. J’avais 4/5 kilos de trop mais je les perdais par les matches, et j’étais affuté début septembre. Et à plus de 30 ans à Gloucester, j’ai refait moins de 11 secondes au 100 mètres. Mais parce que j’en ai chié comme jamais.
Et en tant que coach ?
J’ai appris à gérer des gros squads de 18 personnes. Alors qu’en France on en était encore à l’époque « Ouais, mais si j’ai un adjoint il va vouloir me piquer ma place ». Toujours inquiet de ton égo, etc. En Angleterre, déjà à l’époque t’as un spécialiste du lancer, un spécialiste du jeu au pied.
Un mec comme Jason Robinson qui venait du XIII, il savait pas taper dans un ballon. Trois fois par semaine il avait le spécialiste du jeu au pied de l’équipe d’Angleterre qui venait faire des séances individuelles. Et en demi-finale contre la France en Australie, lui et Wilkinson nous donne une leçon d’occupation et de jeu au pied… Moi je l’ai aussi vu avec Sébastien Bruno. Il a travaillé son lancer, de manière très spécifique. Il est revenu en France, et ça a été un des meilleurs talonneurs pendant 4 ou 5 ans.
On dit que l’Anglais est arrogant. Est-ce que tu ne penses pas qu’on a toujours tendance à voir chez les autres nos propres défauts ?
Sans commentaire !
Tu as ouvert des académies en Angleterre où tu apprends à des jeunes à jouer au rugby. Est-ce que ça t’a permis de retrouver un peu de passion pour le jeu après tes années compliquées avec les Bleus ?
Pas qu’en Angleterre. Mon académie est aussi à Tignes. Il y a des Français, des Anglo-Saxons, je prends un plaisir énorme. Mais j’ai l’impression de faire les choses à l’envers. J’ai fait du haut niveau dès mes 32 ans et c’est à presque cinquante que je pars sur la formation. On entraîne des écoles, des clubs, là on va signer à Hong-Kong et Macao pour des enfants en difficulté. La semaine dernière j’ai fait deux séances avec l’université d’Oxford avant leur match face à Cambridge donc je m’éclate. J’ai pas la pression du résultat du samedi, juste l’envie de développer les mecs et qu’à la fin de la séance ils soient moins cons.
– Et donc, rappelle toi Brice, tu libères bien ton ballon au sol.
– Mais je m’appelle Théo, pas Brice.
– Ta gueule. À partir de maintenant tu t’appelles Brice et tu joues à l’aile.
– …
Il y a pas trop de starlettes chez les jeunes, ça va ?
(Il rit) Non, ils sont adorables.
Est-ce que tu vas aussi leur faire faire du wattbike ?
Non, tout est axé sur la technique la passe, et la vitesse.
Est-ce qu’on te reverra à la tête d’un club de Top 14 ?
Pas pour l’instant mais faut jamais dire jamais…
Partie 3 : Questions à la con
Pas trop déçu par l’arrêt des Spécialistes Rugby ? Tu aurais pu choper un rôle de consultant et débattre avec Jean-Pierre Elissalde.
Ça aurait été intéressant…
Qu’est-ce qui est le plus difficile : empêcher Atonio de se resservir de frites ou réveiller Teddy Thomas avant 9h ?
Réveiller Teddy Thomas avant 9h ! (il rit)
Est-ce que finalement, la plus belle et la plus drôle idée de ton mandat ce n’était pas de nommer Pascal Papé capitaine ?
Il était très bon avec cette jeune génération et sur la transition.
Avec les arbitres par contre…
C’était plus compliqué….
Est ce que dans les vestiaires avant les matchs des Bleus, vous aussi vous regardez l’essai de Vincent Clerc dans la pub Gedimat ?
(il rit) Non !
Vu que tu as un bilan et une côte de popularité similaires à la sienne, est-ce tu te verrais bien ministre des sports de François Hollande en 2017 ?
(il rit) Non, pas du tout. La politique ne m’attire pas. J’ai mes idées mais déjà je n’ai pas réussi à changer la politique sportive de la fédé, bon…
Qui fait les meilleurs discours d’avant-match ? (Pas Dusautoir, on te croirait pas)
(Il hésite) Eric Champ. Notamment le discours de France-Fidji à Grenoble pendant la mi-temps. S’il lit ça il s’en souviendra et il rigolera.
On te surnomme le Goret. Nous on préfère t’appeler Ouin-Ouin. Quel surnom préfères-tu ?
(il rit) Sincèrement le Goret, et pourtant j’aime pas.
Mourad Boudjellal t’a reproché d’être radin. Tu vas nous laisser payer le café ?
J’ai pas encore demandé de café…
Je lui ai payé à boire mais ses bouteilles à 500 euros je préférais que ça soit lui qui les paye.
(À propose de Mourad Boudjellal)
D’ailleurs, un avis sur la façon dont Mourad traite Diego Dominguez depuis quelques semaines ? Avec toi aussi, c’était tendu sur la fin… c’est difficile de travailler avec un président comme lui ?
Moi j’ai pris énormément de plaisir en bossant avec lui parce qu’on était à la construction de quelque chose et c’est un mec atypique, qui peut-être brillant, parfois déconnecté ou qui ne connaît pas nos codes mais il a fait revivre le club de Toulon et ce n’est pas rien. Moi j’ai pris du plaisir, j’ai bien rigolé avec lui. Après c’est vrai qu’il avait tendance à prendre des bouteilles de pinard à 500 euros et là-dessus… Je lui ai payé à boire mais ses bouteilles à 500 euros je préférais que ça soit lui qui les paye.
Il a pris un coup de vieux Matt Giteau
Sébastien Vaahamina, il s’en fout du rugby ou il fait juste bien semblant ?
Sincèrement, le jour où je lui ai annoncé qu’il était pas dans le groupe pour la Coupe du Monde, j’ai ressenti chez lui une détresse incroyable. L’image qu’il peut montrer au grand public et la vraie personne sont complètement décalées. Je peux vous assurer que c’était un moment fort et émouvant dans ma carrière d’entraîneur que cet entretien avec lui.
Tes problèmes avec Max Mermoz et François Trinh-Duc, c’est pas de la jalousie car tu n’as jamais posé en slip dans un pub pour Dim ?
(Il rigole) Non non, mais j’ai pas de problèmes avec eux.
De rumeurs disent que tu pourrais encore mettre la misère à Maxime Médard sur 100m. Est ce que c’est vrai ?
(Il rigole) J’aurais besoin de faire un régime de raisin pendant 12 jours !
Tu ne penses pas que ton livre se serait mieux vendu si tu avais un peu plus craché sur tes joueurs ? Si oui on te laisse l’occasion de rattraper, vas-y lâche-toi, ça nous aidera à faire le buzz.
Sur mon bouquin, j’ai dit mon ressenti. Mais on était sur le même bateau et quand le bateau coule c’est celui qui conduit qui doit rester jusqu’à la fin. Mais j’ai quand même pris énormément de plaisir avec ces mecs-là.
Partie 4 : Questions de rapidité
Top 14 ou Premiership ?
Premiership.
Chistera ou cadrage débordement ?
Cadrage déblaiement !
Chemise Blanco ou Eden Park ?
(Il regarde ce qu’il porte) Eden Park.
Bernard Laporte ou Pierre Camou ?
(Il hésite longtemps) Lucien Simon.
Grand Stade ou Stade de France ?
Parc des Princes !
Lionel Beauxis ou Dan Carter ?
Lionel Beauxis, il est français !
Les plus beaux yeux : Terence Hill, Hugh Grant, Jude Law ou toi ?
Moi !
Un joueur avec qui tu aurais aimé faire une troisième mi-temps ?
J’en ai fait tellement… Mais j’aimerais en refaire une avec Olivier Merle.
Un joueur pour partir à la chasse dans la forêt amazonienne ?
Olivier Roumat, le géant des Landes ! Et Laurent Seigne.
Est-ce qu’il y a un entraîneur dans un autre sport qui t’inspire particulièrement ?
Claude Onesta est quand même la référence.
Ton meilleur souvenir de joueur ?
Les deux victoires en 1994 en Nouvelle-Zélande.
Ton meilleur souvenir d’entraîneur ?
La victoire de 40 points en finale de la Premiership avec Sale.
Saviour Saint-André, rien que ça.
Ton meilleur souvenir d’entraîneur du XV de France ?
La série de tests de novembre en 2012. Quand j’ai cru que ça allait être facile !
Est-ce qu’une bonne interview, ça se joue à des détails ? Si oui, est-ce que tu penses qu’on a mis les ingrédients pour atteindre le très très haut niveau ?
Vous êtes au niveau de la finale H-Cup ou demi de la Coupe du Monde. Bien meilleurs que nous puisqu’on est restés en quarts ! Mais les petits détails sont importants, même dans le journalisme.
On a eu beau chercher, la meilleure blague de ces quatre ans, c’est Philippe qui l’a faite lui même et elle est en photo juste au dessus